Cette interdiction vise principalement les appareils engagés dans l’opération Barkhane au Sahel.
Cette décision intervient sur fond de crise diplomatique entre Alger et Paris, après les propos d’Emmanuel Macron, jugés « inacceptables » par la présidence algérienne.
Selon les informations du journal Le Figaro, l’Etat-Major des armées françaises s’est aperçu ce dimanche matin, que les autorisations de vol n’avaient pas été renouvelées par l’Algérie, sans pour autant que cette décision ne soit officiellement notifiée.
C’est donc un pas de plus, franchi, dans l’escalade entre la France et l’Algérie avec comme principale source, la posture du président français qui a fait bondir son homologue Abdelmadjid Tebboune.
Samedi soir déjà, El Mouradia annonçait rappeler son ambassadeur à Paris « pour consultations ».
Dans un communiqué, les autorités estiment que les « déclarations de Macron constituent une atteinte inacceptable à la mémoire de 5 millions 630 mille martyrs qui ont consenti le sacrifice suprême, à travers une résistance courageuse contre la colonisation française, entre les années 1830 et 1962 ».
« Les innombrables crimes de la France coloniale et le génocide contre le peuple algérien - qui n'est pas reconnu par la France - ne peuvent faire l'objet de manœuvres offensantes », poursuit le communiqué, précisant que « l'Algérie rejette catégoriquement toute ingérence dans ses affaires intérieures ».
En milieu de semaine, Emmanuel Macron avait effectivement créé l’émoi en accusant les autorités algériennes d’alimenter une « rancune » contre la France.
Le chef de l’Etat a également contesté l’existence d’une Nation algérienne avant l’arrivée de la colonisation française en 1830, s’interrogeant sur l’existence d’une « nation algérienne avant la colonisation française ».
Macron est allé jusqu’à prétendre qu’il « y avait une colonisation avant la colonisation française » de l’Algérie, allusion faite à la présence ottomane dans le pays entre 1514 et 1830.
Et le président français de poursuivre ses allégations : « Moi, je suis fasciné de voir la capacité qu’a la Turquie à faire totalement oublier le rôle qu’elle a joué en Algérie et la domination qu’elle a exercée. Et d’expliquer qu’on est les seuls colonisateurs, c’est génial. Les Algériens y croient. »