Climat: la COP26 réclame la réduction du charbon et une accélération des objectifs

  13 Novembre 2021    Lu: 731
Climat: la COP26 réclame la réduction du charbon et une accélération des objectifs

Le nouveau projet de déclaration finale de la conférence de Glasgow sur le climat ne répond cependant pas aux attentes des pays les plus vulnérables, risquant de complexifier davantage les ultimes tractations.

S'agira-t-il du dernier brouillon sur lequel les quelque 200 pays parviendront enfin à se mettre d'accord ? Alors que les tractations se poursuivent à Glasgow, un nouveau projet de déclaration finale de la COP26 appelle samedi matin à «accélérer les efforts» vers la sortie du charbon et le rythme des engagements des pays pour la réduction des émissions de gaz à effet de serre.

Comme la version précédente - ce qui est une bonne chose, selon les observateurs -, il appelle les pays à prendre des engagements plus ambitieux en matière de réduction de gaz à effet de serre, et ce dès l'année prochaine. A toutefois été ajoutée la possibilité d'aménagements pour «circonstances nationales particulières», une formule assez vague qui pourrait permettre aux pays de se défiler, mettent en garde les ONG. Si la présidence britannique de la COP demande aux pays de revenir avec des ambitions rehaussées plus tôt que prévu, c'est pour tenter de réduire au maximum le fossé entre les engagements des États et l'objectif de 1,5°C de réchauffement global fixé par l'accord de Paris en 2015. Pour y parvenir, il faudrait réduire les émissions mondiales de gaz à effet de serre de 45% d'ici à 2030. Or le monde est loin du compte.

Cette troisième mouture de la décision politique finale de la COP26 conserve notamment l'appel à la fin du charbon et la fin des subventions «inefficaces» aux énergies fossiles, mention pourtant probablement très contestée par certains pays comme l'Arabie saoudite. La formulation est toutefois affaiblie par rapport aux deux premières versions de ce brouillon, puisque les pays sont désormais enjoints à «accélérer les efforts vers la sortie de l'énergie au charbon sans système de capture (de CO2) et des subventions inefficaces aux énergies fossiles»... Laissant place à de multiples interprétations.

Le texte mis en ligne par la présidence britannique de la COP26 «exhorte les pays développés à au moins doubler, d'ici à 2025, leur contribution collective au financement de l'adaptation aux changements climatiques par rapport aux niveaux de 2019 pour l'adaptation aux pays en développement.»

Il ne fait en revanche aucune mention d'un mécanisme spécifique pour compenser les «pertes et préjudices» , auquel tiennent pourtant beaucoup les pays les plus vulnérables. Le texte prévoit plutôt «la mise en place d'un dialogue de deux ans» à ce sujet, mais «il n'y a aucune garantie que ce dialogue aboutisse à quelque chose de concret», déplore Fanny Petitbon, de l'ONG Care France.

Depuis le début de cette COP en effet, les pays les plus pauvres réclament un mécanisme spécifique et un dédommagement sonnant et trébuchant (distinct de l'enveloppe dédiée à l'adaptation) pour les pays qui ont historiquement émis le moins de gaz à effet de serre, mais qui se retrouvent déjà confrontés à des extrêmes climatiques de plus en plus fréquents (cyclones, sécheresses…) qui ruinent leurs économies.

Mais les pays occidentaux rechignent, à commencer par les États-Unis. L'absence d'avancée sur cette question risquait fort de faire traîner en longueur une conférence climat déjà censée s'être achevée vendredi soir.

Le Figaro


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