Un ancien ministre français incarcéré à la prison de la Santé

  13 Décembre 2021    Lu: 3800
Un ancien ministre français incarcéré à la prison de la Santé

Claude Guéant, 76 ans, a été incarcéré lundi 13 décembre au matin à la maison d'arrêt de Paris-La Santé. L'ancien secrétaire général de l'Élysée avait été condamné en janvier 2017 dans l'affaire dite des «frais d'enquête et de surveillance» (FES).

Lorsqu'il était directeur de cabinet du ministre de l'Intérieur, Nicolas Sarkozy, en 2002-2004, Claude Guéant se faisait remettre mensuellement par le directeur général de la police nationale 10.000€ puisés dans les fonds destinés à gratifier les policiers méritants. Il en conservait une moitié pour lui et distribuait l'autre à des proches collaborateurs.

La cour d'appel avait prononcé à son encontre une peine de deux ans de prison dont un ferme, devenue définitive en 2019 après le rejet d'un pourvoi en cassation. L'autre partie de la peine était assortie d'un sursis mise à l'épreuve, plus contraignant que le sursis simple et d'une interdiction d'exercer toute fonction publique pendant cinq ans. La partie ferme avait été aménagée, mais les pénalités financières s'élevaient à un total de plus de 200.000€. Or, le parquet estime que Claude Guéant ne s'efforçait pas réellement de payer cette dette, et saisi l'instance compétente. Après examen du dossier, la chambre d'application des peines a révoqué six mois de libération conditionnelle et trois mois de sursis, ce qui conduit à une peine de 9 mois exécutoire.

L'avocat de l'ancien haut fonctionnaire dénonce un «traitement particulier». Me Philippe Bouchez-El Ghosi affirme que son client, qui déclare gagner environ 5500€ par mois et ne pas disposer d'économies particulières, remboursait 3000€ par mois - il reste à son passif un solde de 115.000€. Me Bouchez-El Ghosi s'étonne qu'à la veille des fêtes, il soit devenu urgent d'incarcérer un homme âgé qui souffre de «lourds problèmes cardiaques». L'ancien numéro deux de l'Élysée s'est présenté de lui-même au tribunal de Paris, selon un protocole établi la semaine dernière avec le parquet. Si les médecins de la Santé estiment que son état est compatible avec une détention de neuf mois, la défense saisira sans tarder le juge d'application des peines pour obtenir un nouvel aménagement.

Le Figaro


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