Covid-19 : L'Angleterre présente son plan pour « vivre avec le coronavirus »

  21 Février 2022    Lu: 622
Covid-19 : L

Le premier ministre britannique, Boris Johnson a annoncé, lundi 21 février, la fin de l’isolement obligatoire pour les personnes testées positives au coronavirus dès jeudi en Angleterre, mesure-clé et controversée de sa stratégie pour vivre avec le Covid-19 comme avec la « grippe ».

Le Royaume-Uni, parmi les pays les plus durement touchés par la pandémie avec plus de 160 000 morts, a été parmi les premiers en Europe à essayer de revenir à la vie d’avant la pandémie, s’appuyant sur une forte couverture vaccinale. Englué dans un scandale sur des fêtes organisées à Downing Street durant les confinements, qui menace sa survie politique et fait l’objet d’une enquête de police, Boris Johnson a décidé d’accélérer et de lever les principales mesures encore en place en Angleterre après deux ans de pandémie.

« Nous avons désormais des niveaux d’immunité suffisants pour passer de la protection des personnes au moyen d’interventions gouvernementales à [une approche fondée sur] les vaccins et traitements comme première ligne de défense », a déclaré le chef de gouvernement conservateur devant le Parlement. « Les restrictions ont un coût important pour notre économie, notre société, notre bien-être mental et les opportunités de nos enfants, et nous ne devons plus payer ce prix plus longtemps encore », a-t-il ajouté, citant le succès de la campagne de vaccination et la capacité à « réagir rapidement en cas d’émergence d’un nouveau variant ».

Il restera toutefois recommandé, jusqu’au 1er avril, de rester chez soi en cas de test positif, date à laquelle le dépistage gratuit sera supprimé, sauf pour les personnes âgées ou vulnérables, en raison de son important coût financier. « Après cela, nous encouragerons les gens ayant des symptômes du Covid-19 à exercer leur responsabilité personnelle, tout comme nous encourageons ceux qui ont peut-être la grippe à faire attention aux autres », a insisté M. Johnson.

Dès le pic de la vague Omicron passé en janvier, le dirigeant avait déjà levé l’essentiel des restrictions en vigueur en Angleterre, telles que le masque en intérieur et le passe sanitaire pour les discothèques ou les événements de masse.

Quatrième dose et effet domino

Signe des tensions entourant ces dernières étapes, le conseil des ministres prévu dans la matinée pour valider ce plan a été décalé à l’après-midi, par téléphone, selon les médias, en raison de désaccords sur la fin du dépistage gratuit.

Le nombre de cas a fortement baissé au Royaume-Uni, mais reste autour de 40 000 par jour, dont dimanche la reine, Elizabeth II, qui, selon le palais de Buckingham, ne souffre toutefois que de symptômes « légers ». Parallèlement à ce relâchement, le gouvernement entend poursuivre sa campagne vaccinale, avec l’administration « au printemps » d’une nouvelle dose d’un vaccin contre le Covid aux personnes de plus de 75 ans et aux plus vulnérables.

Si ces annonces ont été saluées depuis les bancs de la majorité conservatrice, elles sont sévèrement critiquées par certains experts. Selon Robert West, psychologue à l’University College de Londres et membre du conseil scientifique du gouvernement, interrogé sur Times Radio, la levée de toutes les restrictions se traduira par une augmentation des cas, des hospitalisations et des décès.

L’envoyé de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour l’Europe, David Nabarro, a fait part de son inquiétude que le pays « choisisse une ligne qui va à l’encontre du consensus de santé publique », qui créerait « un effet domino dans le monde ». En matière de santé, les décisions du gouvernement à Londres sont limitées à l’Angleterre. Les trois autres nations – Ecosse, pays de Galles et Irlande du Nord –, compétentes en matière sanitaire, ont souvent adopté une approche plus prudente. (AFP)


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