Le musicien Chick Corea, légende américaine du jazz, est mort le 9 février d'une forme rare de cancer, à l'âge de 79 ans, selon un communiqué mis en ligne sur sa page Facebook.
Avec son père, trompettiste à Boston, il découvre très tôt le jazz. Biberonné à Dizzy Gillespie, Charlie Parker ou Lester Young, il ne commence pas la musique par le piano mais par la batterie, ce qui expliquera que son jeu se distingue pas un style très percussif.
À l'âge de huit ans, il suit les cours du concertiste Salvatore Sullo. Il découvre la musique classique et développe un goût précoce pour la composition.
La suite ? Elle s'écrit à New York où il déménage et où il est vite happé par l'ambiance musicale. Corea commence sa carrière professionnelle dans les années 1960 en jouant avec Cab Calloway ou Blue Mitchell. Puis il intègre intégré l'orchestre du percussionniste Mongo Santamaria, ceux de Willie Bobo, Herbie Mann et Stan Getz.
Il va révéler bientôt tout son talent en participant à l'enregistrement de trois albums de Miles Davis (Filles de Kilimanjaro, In a Silent Way et Bitches Brew à la fin des années 60. En pleine période fusion. Au début des années 70, il forme avec le bassiste Stanley Clarke le groupe Return to Forever.
En 1972, devenu disciple de l'Église de Scientologie, sa grammaire musicale se fait moins avant-gardiste. Il dit vouloir «communiquer» avec son public. En clair, faire une musique plus viable commercialement.Guidé qu'il est désormais par ce qui restera sa philosophie : «Joues seulement ce que tu entends. Si tu n'entends rien, ne joues rien.»
Ses morceaux comme Spain, 500 Miles High ou La Fiesta vont devenir des classiques pour cet homme d'origine espagnole et sicilienne a toujours mis en avant ses racines latines.
Grand amateur de classique, Chick Corea pouvait aussi interpréter sur scène des pièces de Bela Bartok ou Scriabine. Durant sa longue carrière, et au travers de ses prestigieuses collaborations, il a obtenu de nombreux «grammy awards».
«Je veux remercier tous ceux qui, tout au long du voyage, ont aidé à faire briller les feux de la musique», a-t-il indiqué dans un message rédigé avant sa mort. Avant de conclure : «J'ai l'espoir que ceux qui ressentent l'envie de jouer, d'écrire, de se produire en spectacle puissent le faire. Si ce n'est pour eux-mêmes, alors pour nous autres. Pas seulement parce que le monde a besoin de plus d'artistes, mais parce que c'est plus amusant.»
Avec AFP
Tags: ChickCorea jazz