La Commission européenne, vivement critiquée pour les ratés de la vaccination, a dévoilé mercredi 17 février son plan pour mieux surveiller les mutations du coronavirus, accélérer l'approbation de vaccins modifiés pour les combattre et muscler les capacités des laboratoires pour les produire en Europe.
Elle a annoncé avoir conclu un contrat avec Moderna pour acquérir 300 millions de doses de vaccin supplémentaires.
L'exécutif européen propose un projet de «bio-défense», baptisé Hera Incubator, destiné à endiguer la propagation des variants du virus responsables du Covid-19, qui suscitent l'inquiétude par leur contagiosité accrue et leur possible résistance aux vaccins actuels.
L'initiative, qui associera institutions, biotechs et organismes de recherche, sera dotée de 75 millions d'euros pour développer des tests spécifiques et augmenter les séquençages du génome du virus, avec l'objectif de le faire pour au moins 5% des tests positifs afin d'identifier de façon précoce les mutations. Quelque 150 millions d'euros supplémentaires seront engagés pour renforcer la recherche et les échanges de données sur ces nouveaux variants.
Surtout, très critiquée pour les importants délais de livraison des premiers vaccins anti-Covid dans l'UE, Bruxelles entend prendre les devants pour garantir ses approvisionnements d'éventuelles versions améliorées des vaccins face aux mutations du virus. L'exécutif européen, chargé de négocier les précommandes de vaccins au nom des Vingt-Sept, entend «actualiser» ses contrats déjà signés ou «en conclure de nouveaux» afin de soutenir le développement de vaccins nouveaux ou modifiés. Et ce en s'assurant que les fabricants lui fournissent «un plan détaillé et crédible montrant leurs capacités à produire ces vaccins dans l'UE, avec un calendrier fiable», insiste la Commission, précisant être prête à «envisager des sources d'approvisionnement hors de l'UE si nécessaire».
Alors que les groupes pharmaceutiques avaient fait état en janvier de divers problèmes pour justifier leurs retards, l'UE veut désormais «travailler étroitement avec les fabricants pour les aider à surveiller leurs chaînes d'approvisionnement et à résoudre leurs difficultés de production». Une tâche à laquelle s'attellera le «groupe de travail» récemment mis en place par le commissaire au Marché intérieur, Thierry Breton, et chargé des aspects industriels de la fabrication de vaccins, tandis qu'un projet «EU-FAB» vise à mettre sur pied «une capacité de réserve» de production pharmaceutique en situation d'urgence.
Enfin, les laboratoires pourraient recevoir le feu vert de l'Agence européenne des médicaments (EMA) sans avoir à repasser toutes les étapes du processus de certification, en fournissant «un petit ensemble de données additionnelles», s'il s'agit d'une version améliorée d'un vaccin déjà autorisé dans l'UE. (AFP)
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