Une juge canadienne a rejeté une demande de la directrice financière de Huawei, qui souhaitait que des témoignages de salariés du géant chinois des télécoms soient admis comme preuve pour combattre son extradition vers les États-Unis.
Les avocats de Meng Wanzhou, 49 ans, fille du fondateur de Huawei, estiment que ces dépositions sous serment pourraient montrer que la banque HSBC connaissait les liens entre Huawei et sa filiale Skycom qui opérait en Iran, contrairement à ce qu’affirme la justice américaine. Ces preuves contribueraient à démontrer que le dossier à charge contre Meng Wanzhou n’est « manifestement pas fiable », selon les avocats.
Les États-Unis accusent Meng Wanzhou d’avoir menti à HSBC, lors d’une réunion en 2013, sur les liens entre Huawei et sa filiale, au risque de pousser la banque à violer à son insu les sanctions américaines contre ce pays. Ils veulent la juger pour fraude bancaire.
Dans une décision publiée vendredi soir, la juge Heather Holmes, de la Cour suprême de Colombie-Britannique, a estimé que les témoignages demandés par la défense de Meng Wanzhou « relevaient du domaine d’un procès, pas d’une audience d’extradition ». Ces dépositions ne feraient que donner une nouvelle version des faits s’opposant à celle de la justice américaine, « ce qui dépasserait la véritable portée d’une audience d’extradition », selon elle.
En fin de semaine dernière, Huawei a confirmé que Meng Wanzhou avait engagé une action en justice contre HSBC à Hong Kong pour obtenir des documents qu’elle compte utiliser pour combattre son extradition. En février dernier, elle avait perdu une action en justice similaire à Londres.
Les audiences d’extradition de Meng Wanzhou, qui vit en résidence surveillée à Vancouver depuis son arrestation fin 2018 à la demande des États-Unis, sont entrées dans leur phase finale. Elles doivent reprendre lundi et s’achever mi-mai à Vancouver.
Les relations entre Ottawa et Pékin traversent une crise sans précédent depuis l’arrestation en Chine de l’ex-diplomate canadien Michael Kovrig et de son compatriote Michael Spavor, accusés d’espionnage, quelques jours après celle de Meng Wanzhou le 1er décembre 2018 lors d’une escale à l’aéroport de Vancouver. (AFP)