La populaire messagerie cryptée Telegram a émis plus d'un milliard de dollars d'obligations, a annoncé mardi son cofondateur russe Pavel Dourov.
Sur sa chaîne Telegram, Pavel Dourov a déclaré que ces obligations avaient été émises auprès «de certains des investisseurs les plus importants et les plus compétents à travers le monde». «Cela va permettre à Telegram de financer sa croissance en étant fidèle à ses valeurs et en restant indépendant. Ces ressources vont également alimenter une stratégie de monétisation que j'avais présenté en décembre.»
Pavel Dourov avait alors expliqué vouloir lancer sa propre plateforme publicitaire pour les chaînes Telegram publiques exploitées par des entreprises ou des célébrités. Ces dernières peuvent être suivies par des millions d'utilisateurs et s'apparentent plus à un fil Twitter qu'a à une messagerie confidentielle. Pavel Dourov songe également à la vente de stickers et d'émojis afin de générer des revenus issus des utilisateurs.
700 millions de dollars à rembourser aux créanciers
Boosté à la fois par la pandémie de Covid-19, un mouvement de défiance envers la messagerie WhatsApp et une certaine popularité chez les partisans de la droite dure, Telegram a dépassé les 500 millions d'utilisateurs actifs. Cette croissance effrénée lui coûte cher en bande-passante et en serveurs. «Nous avons besoin de quelques centaines de millions de dollars par an pour continuer nos activités en restant indépendants», expliquait son co-fondateur en décembre.
Citant des sources anonymes et des documents internes, le Wall Street Journal a affirmé la semaine dernière que l'entreprise devait rembourser 700 millions de dollars à des créanciers d'ici fin avril. D'où la nécessité de trouver rapidement de l'argent avant cette échéance.
Fondé en 2013 par les frères Pavel et Nikolaï Dourov, créateurs auparavant du très populaire réseau social russe VKontakte, Telegram affirme faire de la sécurité sa priorité et refuse généralement de collaborer avec les autorités, ce qui lui a valu des tentatives de blocages dans certains pays, notamment en Russie.
Pavel Dourov a fait fortune en créant VKontakte, le réseau social le plus populaire de Russie, avant d'en être écarté, selon lui, par ses associés pour permettre aux autorités russes d'en prendre de facto le contrôle.
AFP
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