Le géant suédois du prêt-à-porter H&M s'apprête à licencier en Espagne plus d'un millier d'employés qui se trouvaient déjà au chômage partiel en raison de la pandémie de Covid-19, a annoncé mardi le syndicat espagnol Commissions ouvrières.
Le groupe «a informé aujourd'hui les représentants des salariés du lancement d'un plan de licenciements qui affectera, selon lui, plus de 1.000 personnes» et de la fermeture de 30 magasins, a expliqué le syndicat dans un communiqué. Contactée par l'AFP, la direction du géant du prêt-à-porter n'était pas joignable dans l'immédiat.
«H&M passe du chômage partiel aux licenciements de manière injustifiée et disproportionnée», a dénoncé Commissions ouvrières. «Même s'il est vrai qu'il a pu se produire un changement dans les habitudes de consommation, cela ne justifie en aucun cas un tel niveau de licenciements, d'autant plus qu'H&M a bénéficié des nouvelles conditions de financement du chômage partiel introduites par le gouvernement durant la pandémie», a poursuivi le syndicat.
L'extension du financement public du chômage partiel a été l'une des principales mesures du gouvernement de gauche de Pedro Sanchez pour limiter l'explosion du chômage provoquée par la crise sanitaire. Son coût est vertigineux pour les finances publiques espagnoles, avec plus de 40 milliards d'euros dépensés depuis le début de la pandémie. Mais ce financement est assorti d'une interdiction de licencier pour les entreprises pendant six mois, sous peine de devoir rembourser les aides reçues.
H&M a vu son bénéfice net annuel divisé par dix en 2020 sous l'effet de la pandémie et a décidé de fermer en 2021 350 de ses 5.000 magasins dans le monde, et d'en ouvrir 100. Malgré la baisse du chiffre d'affaires global, l'entreprise a vu ses ventes en ligne bondir en 2020 (+40% sur un an). Elles ont représenté près d'un tiers des ventes du groupe l'an dernier. (AFP)