Une réunion quadripartite inédite sur la Syrie

Après son entretien avec le chef de la diplomatie jordanienne, Sergueï Lavrov a entamé une réunion quadripartite inédite avec ses homologues américain John Kerry, saoudien Adel al-Jubeir et turc Feridun Sinirlioglu, signe de l`internationalisation de la guerre civile syrienne qui a fait plus de 250.000 morts depuis mars 2011. Ces deux ministres maintiennent un canal de communication entre leurs dirigeants aux relations très dégradées.
Moscou reproche aux Etats-Unis de chercher à se "débarrasser" de Bachar al-Assad.
Pour le président russe Vladimir Poutine, "il revient aux Syriens de décider du sort de Bachar El-Assad par le biais d`élections transparentes".
Le chef du Kremlin a même fustigé "le double jeu" prêté aux Occidentaux: "dire qu`on lutte contre les terroristes et en même temps essayer de se servir d`une partie d`entre eux pour faire avancer ses pions au Proche-Orient et servir ses intérêts". ", s`est interrogé le président russe".
"Nous pouvons ainsi créer les conditions pour le lancement et, j`espère, la conclusion réussie d`un processus politique", a encore plaidé M. Poutine, qui avait reçu mardi à Moscou le chef de l`Etat syrien, tout en réclamant l`amorce d`un "processus politique".
L`appui diplomatique inconditionnel de la Russie à la Syrie se double de livraisons d`équipements de défense.
La capitale autrichienne est le théâtre toute la journée d`un ballet diplomatique international autour de la Syrie, impliquant les Etats-Unis, la Russie, l`Arabie saoudite, la Turquie et aussi la Jordanie.
L`aviation russe a mené neuf raids contre cinq hôpitaux et centres de soin dans des régions tenues par les rebelles en Syrie, tuant des civils et du personnel médical, a affirmé une organisation médicale américano-syrienne.
Dans le camp d`en face, la coalition conduite par les Etats-Unis a effectué plusieurs milliers de frappes contre l`EI, mais pour lesquelles M. Poutine a critiqué l`absence de "résultats tangibles".
Après avoir exigé le départ immédiat du président Bacahr Al Assad, comme préalable à un processus politique, les États-Unis ont admis ces derniers mois que le calendrier était négociable. En visite jeudi 22 octobre à Berlin, John Kerry a estimé que la seule " chose qui se dresse sur le chemin d`une solution politique est une personne du nom de Assad ".