Après la catastrophe du Boeing 737-500 en Indonésie en janvier dernier, l’agence fédérale américaine chargée de l’aviation civile demande à Boeing d'inspecter tous ses 737 dits «classiques», rapporte l’AFP. L’inspection concernera quelque 143 appareils.
Sur décision du régulateur américain de l'aviation civile, la Federal Aviation Administration (FAA), Boeing devra inspecter tous ses appareils 737 de l’ancienne génération, relate l’AFP. C’est plus concrètement le câble électrique relié à l'auto-manette, la commande automatique de puissance des moteurs, qui sera vérifié au cours de ces contrôles durant une heure. Une «anomalie» de ce composant a été pointée dans un rapport préliminaire de l'agence indonésienne de sécurité des transports quant au crash du Boeing 737-500 en Indonésie en janvier dernier.
Bien que pour la FAA «les données préliminaires de l'enquête en cours sur l'accident montrent qu'il est hautement improbable que l'accident résulte de la défaillance latente» de ce câble, le régulateur juge que ses inspections sont tout de même nécessaires pour «remédier» à ce danger, indique un communiqué de l’agence, repris par l’AFP.
Le Boeing 737-500 du vol Sriwijaya Air 182 à destination de Pontianak a disparu des radars le 9 janvier 2021, quatre minutes après son décollage de l'aéroport international Soekarno-Hatta de Jakarta, en Indonésie. L’avion s'est écrasé en mer de Java, à quelque 20 kilomètres au nord de l'aéroport. La tragédie a coûté la vie à 62 personnes dont six membres d’équipage.
Appareils concernés
La défectuosité du câble «pourrait exister ou se développer dans les avions des séries 737-300, -400 et -500», précise le régulateur. Il s’agit donc des appareils de la deuxième génération de l'avion construits dans les années 1980 et 1990, qui font suite aux modèles -100 et -200. Au total, quelque 143 avions en service feront donc l’objet de l’inspection du câble mentionné, précise l’AFP. À l'exception de quelque 737 cargos chez ASL Airlines, aucun avion volant sous pavillon français ne sera concerné, informe Le Point.
Le 737-300, le premier modèle de la série Classic, est mis en service en 1984. Le 737-400, rallongé, l’est en 1988. La plus petite version de cette génération de 737 entre en service en 1990.
Cas du 737 Max
Ce n’est pas le premier coup porté à la réputation du colosse aéronautique en raison de la série 737. Sur Boeing plane l’ombre de deux tragédies qui ont coûté la vie à 346 personnes, impliquant le moyen-courrier 737 Max. Après le crash du vol Ethiopian Airlines 302 d'Addis-Abeba à Nairobi en mars 2019 qui a emporté la vie de 157 personnes, l’appareil est resté pendant plus d’un an cloué au sol en Amérique et en Europe.
Le modèle a pourtant été recertifié, d’abord aux États-Unis en novembre 2020, puis, en janvier 2021, en Europe. Boeing affirme avoir fait les changements nécessaires, notamment liés à un logiciel antidécrochage d’un système d’augmentation des caractéristiques de manœuvre (MCAS), pour garantir la sécurité des passagers. Ce mécanisme a été mis en cause par l'enquête américaine menée après l’accident de mars 2019 et celui survenu en octobre 2018 lorsqu’un Boeing 737 Max s’est abîmé en mer de Java. Le processus de recertification de l’avion dans l’UE est mis en doute par les familles endeuillées pour qui la reprise de vol par ce modèle est «prématurée et dangereuse».
Sputnik
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