Opinion |  Un historien français commente les relations franco-azerbaïdjanaises

  29 Décembre 2021    Lu: 1144
Opinion |  Un historien français commente les relations franco-azerbaïdjanaises

L'historien français, chercheur au Centre d'études eurasiennes (AVIM), Maxime Gauin commente l'état actuel des relations franco-azerbaïdjanaises pour AzVision.

- D’abord, précisons que seul le gouvernement en place, issu des élections, a la légitimité pour parler au nom de la France. C’est le gouvernement nommé par M. Macron qui a ordonné aux préfets d’aller devant la justice administrative, afin de faire annuler les « chartes d’amitié » signées par certaines municipalités avec des communes de la « république » autoproclamée du Haut-Karabakh. Ces chartes ont été annulées en 2019. Les cours administratives d’appel ont confirmé ces annulations, en 2020 et 2021, précisément parce que cette « république » n’a jamais été reconnue par la France.

Des erreurs ont été commises par le gouvernement français en 2020, surtout au début de la guerre, mais la volonté de réparer ces erreurs ne peut pas être niée. L’activité déployée actuellement est due à la volonté de regagner le terrain perdu — politiquement, mais aussi économiquement, après les pertes de contrats avec l’Azerbaïdjan — et d’éviter que la Russie soit le seul arbitre de la situation. Pour être pleinement efficace dans ce domaine, l’exécutif devrait marginaliser encore davantage les extrémistes de la diaspora arménienne. Le conflit de plus en plus fort entre le gouvernement d’Erevan et la plupart de ces extrémistes y aidera forcément, mais ne suffira pas.

S’agissant des visites d’Éric Zemmour et de Valérie Pécresse, qui n’ont aucun mandat pour représenter la France, je voudrais apporter quelques précisions. Outre que M. Zemmour est la personnalité qui suscite le plus de rejet dans les enquêtes d’opinion, il a évité de se rendre dans la portion du Karabakh où stationnent encore des militaires russes et a déclaré que le conflit entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan n’est pas un conflit de civilisation ou de religion, mais « un conflit territorial », comme au XIXe siècle. Dans le cas de Mme Pécresse, il faut tenir compte de la dérive de la droite d’opposition en France, prête à utiliser n’importe quoi contre M. Macron, et les liens de certains avec la Russie.


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