Le Chef de l’État turc a tenu une conférence de presse, jeudi soir, en marge du sommet extraordinaire de l’OTAN à Bruxelles.

Après la réunion de l’OTAN, Erdogan a eu plusieurs entretiens bilatéraux avec des leaders européens, dont le président français Emmanuel Macron, les Premiers ministres italien Mario Draghi, estonienne Kaja Kallas, et britannique Boris Johnson.

A l’issue de ces rencontres, il s’est présenté devant les journalistes.

Le président turc a d’abord rappelé la position turque dans le conflit qui oppose l’Ukraine à la Russie, deux pays avec lesquels Ankara entretient de bonnes relations.

« Si nous recevons une proposition positive pour jouer officiellement un rôle de médiation, nous le ferons puisque nous sommes prêts pour cela », a-t-il affirmé, rappelant que la Turquie se propose pour ce rôle depuis plusieurs semaines, avant même le déclenchement de la guerre par la Russie.

"Nous allons continuer à discuter avec Poutine et Zelensky, afin de permettre une rencontre entre les deux leaders et créer une atmosphère propice à la paix", a-t-il ensuite assuré.

Plusieurs échanges avec les deux dirigeants, mais aussi avec et entre leurs ministres des affaires étrangères ont eu lieu depuis le début de l’offensive russe le 24 février dernier.

Selon le président turc, le conflit ne pourra prendre fin que si la solution est acceptée de tous.

"Nous pensons qu'au final, la solution doit se baser sur une formule respectable qui sera acceptée par l'Ukraine, la Russie et la communauté internationale", a-t-il dit.

Néanmoins, pour Erdogan, cette guerre a montré les failles au sein de l’Alliance atlantique, mais aussi au sein du système mondial.

"Il est indispensable, en ces temps de guerre, que l'OTAN adopte une approche réaliste et stratégique, tout en poursuivant son soutien politique et pratique à l’Ukraine", a-t-il dit.

Mais d’ajouter : "Il est désormais inévitable que l'architecture de la sécurité mondiale, en particulier le Conseil de sécurité de l'ONU, subisse une sérieuse réforme".

Concernant l’engagement de la Turquie au sein de l’Alliance, Erdogan a été clair : "La Turquie va poursuivre ses apports aux efforts de dissuasion et de prévention de l'OTAN sur la base du principe de solidarité. Nous attendons la même solidarité de nos alliés".

Justement, sur ses alliés, le président turc a continué ses critiques, à la lumière du conflit ukrainien.

"L'efficacité de nos produits de l'industrie de la défense étant ce qu'elle est, les obstacles qui nous sont imposés dans ce domaine n'ont aucune raison valable", a-t-il dénoncé.

En effet, certains pays de l’OTAN refusent de vendre à la Turquie des armes et équipements militaires, ce qui a poussé Ankara à développer sa propre industrie de la défense, au point aujourd’hui de devenir un important fabricant de drones dans le monde.

"C'est de notre intérêt commun que les obstacles qui se présentent devant nous en matière d'industrie de la défense, imposés par nos alliés, soit désormais levés", a-t-il lancé, critiquant l’existence d’embargos officiels ou cachés.

AA

Tags: Ukraine   Russie   Turquie