COVID-19: l'OMS «recommande fortement» l'antiviral du groupe Pfizer pour patients à risques

  22 Avril 2022    Lu: 466
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L'OMS «recommande fortement» l'antiviral du groupe pharmaceutique américain Pfizer - nirmatrelvir associé au ritonavir - pour les patients «à plus haut risque d'hospitalisation» atteints des formes moins sévères du Covid-19.

Pour les experts de l'Organisation mondiale de la santé, la combinaison «est le médicament de choix» pour les patients non vaccinés, âgés ou immunodéprimés. Pour ce même type de patients et de symptômes, l'OMS a émis une «recommandation faible» pour le remdesivir de Gilead, qu'elle déconseillait jusque-là.

Le paxlovid doit être privilégié par rapport au molnupiravir de Merck ou le remdesivir ainsi que les anticorps monoclonaux, précise l'organisation, qui continue toutefois à militer pour la vaccination. «Il est crucial d'empêcher les gens de développer une forme grave de la maladie, de mourir. Et la vaccination est une intervention clé pour la prévention», a insisté la docteure Janet Diaz, responsable de l'équipe clinique chargée de la riposte au Covid-19 au cours d'un point de presse à Genève.

Le paxlovid «réduit plus le nombre d'hospitalisation que les alternatives, présente moins de risques potentiels que l'antiviral molnupiravir, et il est plus facile à administrer que les options par intraveineuse comme le remdesivir et les traitement à anticorps». Les études ont montré 84 admissions en hôpital de moins pour 1.000 patients, pas de «différence importante en termes de mortalité» et «peu ou pas de risques de complications ayant conduit à l'arrêt du traitement», souligne l'OMS.

Cette recommandation vaut pour les personnes âgées de 18 ans au plus et ne s'applique pas aux femmes enceintes et aux femmes qui allaitent. Elle ne s'applique pas non plus aux patients qui présentent de faibles risques de complication parce que les effets positifs sont minimes. Les experts ont aussi renoncé à donner un avis pour ce qui concerne les patients atteints d'une forme sévère de la maladie faute de données.

L'OMS souligne toutefois les limitations de ces traitements antiviraux: ils doivent notamment être «administrés le plus tôt possible dans l'avènement de la maladie» ce qui suppose aussi un accès aux tests permettant de détecter l'infection et à un médecin pour confirmer le diagnostic et prescrire le médicament. Le paxlovid doit ainsi être pris oralement pendant 5 jours consécutifs et surtout moins de 5 jours après le début des symptômes. Dans le cas du remdesivir c'est jusqu'à 7 jours après l'apparition des symptômes et il doit être donné en intraveineuse sur trois jours. Un obstacle dans les pays à faible et moyen revenus.

Quant au coût et la disponibilité, l'OMS appelle Pfizer à être plus transparent et plus ouvert. Selon la docteure Lisa Hedman, chargée de l'accès au médicament à l'OMS, la radio publique américaine NPR avait révélé un coût de 530 USD pour un traitement complet de paxlovid aux États-Unis, une autre source non confirmée par l'OMS faisant état d'un prix d'environ 250 USD dans un pays à revenu moyen supérieur.

Pour le remdesivir, le coût par ampoule est de 520 USD, a expliqué Lisa Hedman, mais 53 à 64 dollars pour celles élaborées par des génériqueurs en Inde. Il reste aussi un point d'interrogations concernant le risque d'émergence d'une résistance à ces traitements du virus donnant le Covid-19.

AFP


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