Le Chef de la Diplomatie turque a été invité à la Table des Éditeurs de l'Agence Anadolu, mardi.
Interrogé sur les récents développements concernant la guerre qu'a lancée la Russie en Ukraine, Cavusoglu a rappelé que les négociations organisées à Istanbul avançaient de manière positive, mais qu'elles ont été soudainement suspendues, laissant les parties à penser à une solution militaire au différend.
"Mais récemment, tout le monde a compris que le problème ne sera pas résolu par la victoire militaire d'une des deux parties, a expliqué le ministre. Maintenant, il y a une tendance à revenir aux négociations. La Turquie déploie des efforts sincères et assume ses responsabilités en tant que médiateur et facilitateur. Ainsi, il est peut être même possible de réunir les leaders russe, Vladimir Poutine, et ukrainien, Volodymyr Zelensky. Il faut mettre à terme cette guerre par le dialogue car son coût est très élevé."
Rappelant que le monde entier est impacté par cette guerre en termes de produits alimentaires surtout, Cavusoglu a annoncé, dans ce contexte, l'arrivée de son homologue russe, Sergueï Lavrov, en Turquie le 8 juin, afin de discuter de la mise en place d'un couloir sécurisé pour transporter le blé.
-Manifestations de l'organisation terroriste PKK en Allemagne et en France
Le ministre turc a critiqué les manifestations organisées par les organisations terroristes en Allemagne et en France.
"Nous avons convoqué les ambassadeurs des deux pays à notre ministère pour les avertir fermement, a dit Cavusoglu. Nos missions ont contacté les responsables dans ces pays. Nous avons appelé à ce que ces actes ne se répètent pas."
-Opérations en Syrie
Cavusoglu a rappelé que la Turquie a fait l'objet de nombreuses attaques terroristes dans ses régions sud, d'où les opérations militaires dans le nord de la Syrie.
"Nous avons libéré une région importante mais la menace persiste à Manbij, à Tal Rifat et dans le nord-est de l'Euphrate, a-t-il dit. En octobre 2019, nous avons conclu un accord avec les États-Unis et la Russie. Ces pays allaient libérer ces régions du terrorisme, mais cela n'a pas été réalisé. Ces terroristes ont visé nos troupes dans les zones d'opération ainsi que nos territoires et les civils en Syrie. Nous n'allons pas observer de loin cette situation. Il s'agit d'une question de sécurité nationale. Il est de notre devoir d'éliminer la menace terroriste en Turquie et à l'étranger, en Syrie, où que ce soit."
-Relations avec la Grèce
Le ministre a en outre reproché à la Grèce d'avoir "nui au statut des îles [en Égée]", l'appelant à les démilitariser.
"Sinon, cela provoquera un débat sur la souveraineté", a-t-il mis en garde.
-Relations avec les États-Unis
"Le Congrès américain est plutôt en faveur de fournir à la Turquie des F16", a conclu Cavusoglu.
AA
