Paris annonce un sixième paquet de sanctions européennes contre Moscou

  01 Juin 2022    Lu: 791
Paris annonce un sixième paquet de sanctions européennes contre Moscou

Emmanuel Macron a annoncé, mardi, que le Conseil de l'Union européenne (UE) a décidé d'un sixième paquet de sanctions contre la Russie.

À l'issue d'un conseil européen extraordinaire, qui s'est à tenu Bruxelles, le Président français, assurant la présidence tournante du Conseil de l'UE, a détaillé la nouvelle vague de sanctions, qui a été décidée dans le contexte de la guerre en Ukraine.

Ainsi, Macron a souligné qu'il s'agissait d'"un sixième paquet de sanctions qui est extrêmement important puisqu’il permet de sanctionner à nouveau plus de 80 oligarques, d’interdire et de sanctionner trois chaînes de télévision, [...] de sortir des systèmes de paiement la première banque [russe], Sberbank, qui représente plus de 35% du marché russe aujourd’hui".

- Sanctions sur le pétrole russe

Le président en exercice du Conseil de l'UE, a ajouté que, "pour la première fois", le bloc européen a décidé "de sanctionner le pétrole" russe.

"Nos décisions ajoutées aux engagements unilatéraux qui ont été pris, en particulier, par l’Allemagne et la Pologne. vont permettre de mettre sous sanctions dès maintenant et d’avoir une sortie d’ici à la fin de l’année de l’utilisation du pétrole russe à 92%", a-t-il indiqué.

"Donc c’est une mesure très structurante, à la fois qui va pénaliser l’économie russe à court terme, mais qui surtout va très profondément changer la manière dont les Européens aujourd’hui s’approvisionnent", a estimé le Président français, évoquant "une restructuration de nos économies", notamment à travers "la stratégie REPowerEU qui va permettre d'accompagner notre stratégie de plus grande indépendance" énergétique européenne, en s'inspirant de la proposition faite, dans ce sens, par la Commission européenne.

- Poursuite du soutien à l'Ukraine

Le président français a poursuivi en soulignant la décision du Conseil de l'UE "d’accroître [...] le soutien à l’économie ukrainienne, avec les 9 milliards d’euros de soutien macro-économique et financier à l’Ukraine, là aussi, sur la base de la proposition faite par la Commission".

Emmanuel Macron a ajouté que le bloc européen continuera de soutenir l'Ukraine en matière de défense "parce qu'il y a sur notre continent une guerre qui a été décidée par la Russie contre un peuple, contre la démocratie, et que nous devons tout faire, en plus de cela, pour continuer à équiper l'Ukraine pour résister parce qu'il en va de nos valeurs, de nos libertés, de notre continent.

"Et notre objectif est toujours le même : stopper la guerre sans y participer", a-t-il souligné.

Le Président français a, par ailleurs, réitéré ses condoléances aux proches et collègues du journaliste français, Frédéric Leclerc-Imhoff, tué lundi, dans le bombardement russe d'un convoi humanitaire en Ukraine, assurant "le soutien inconditionnel de la France à toutes celles et ceux qui font le travail qui est celui d’informer librement et couvrent la guerre aujourd’hui en Ukraine, comme tous les théâtres d’opération".

- Collaboration étroite avec Türkiye

Évoquant la question des marchandises bloquées dans le ports ukrainiens, notamment du blé qui ne peut pas être exporté depuis le port d'Odessa du fait du blocus russe, Emmanuel Macron a, tout d'abord, tenu à "saluer les efforts qui ont été faits et lancés par le Secrétaire général des Nations unies, dans le cadre desquelles d’ailleurs nous œuvrons".

Dans ce cadre, le Président français a indiqué que "la Turquie a un rôle très important compte tenu de sa responsabilité, justement, dans la mer Noire, de par les traités existants", pour participer à apporter une solution à l'épineuse question. Emmanuel Macron a, néanmoins, rappelé que la décision de permettre la sortie de ces denrées alimentaires dépendait de Moscou, en premier lieu. Macron a ajouté que son pays est "en lien étroit avec la Turquie", pour mener à bien ces efforts.

"Et j'ai vu qu'il y avait eu des conclusions positives à l'échange entre le Président [turc, Recep Tayyip] Erdogan et le Président [russe, Vladimir] Poutine", a-t-il ajouté, exprimant son espoir "que les prochains jours, prochaines semaines permettront de régler cette situation".

Le Président français a rappelé avoir "proposé dans la discussion que nous avons eue avec [le chancelier allemand] Olaf Scholz, samedi dernier, au Président Poutine, que nous prenions l’initiative d’une résolution aux Nations unies pour donner un cadre très clair à ces opérations et nous attendons maintenant le retour de la Russie sur ce point. Et nous sommes en permanence en lien avec le secrétaire général des Nations unies", a-t-il indiqué.

- La question du contentieux entre la Grèce et Türkiye en Mer Égée

Dans la dernière partie de son briefing à la presse, le Président français a partiellement fait allusion au contentieux entre Athènes et Ankara sur la militarisation des îles orientales de la mer Égée par la Grèce.

"Le Premier ministre grec a exprimé avec beaucoup de force les inquiétudes de la Grèce, les préoccupations légitimes et a condamné les propos qui ont été tenus par plusieurs officiels turcs mettant en cause la souveraineté de la Grèce sur plusieurs îles", a affirmé Macron, poursuivant sa déclaration en "condamnant" ces "propos".

Malgré les nombreuses objections de Türkiye et en violation directe des termes du Traité de Lausanne de 1923 et du Traité de Paris de 1947, la Grèce a militarisé les îles orientales de la mer Égée, notamment du Dodécanèse et des îlots voisins, qui se trouvent à proximité des côtes égéennes de Türkiye, c'est-à-dire à portée de vue de celles-ci.

Dans une déclaration récente, Mevlut Cavusoglu, le ministre turc des Affaires étrangères, a rappelé que Türkiye a envoyé deux lettres à l'organisation des Nations unies (ONU).

"Dans la première, nous avons rappelé que la Grèce arme ces îles et que cela se fait en violation de ces deux traités. Dans la seconde, nous avons expliqué plus en détail ses aspects juridiques. La Grèce a violé le statut de ces îles. Elle doit démilitariser les îles. Sinon, un débat sur la souveraineté va commencer", avait déclaré le chef de la Diplomatie turque.

AA


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