Le Quai d'Orsay, où l'on cultive d'ordinaire discrétion et opposition feutrées, avait été le théâtre d'une première grève en 2003, mais essentiellement pour des questions salariales.
Le mouvement actuel puise à un malaise plus profond au sein du corps diplomatique, qui s'estime malmené et déconsidéré à un moment où les crises se multiplient dans le monde et où l'Europe a renoué avec la guerre.
"L'inquiétude est réelle, les personnels sont fatigués", souligne une source proche du dossier.
Les agents du ministère désormais dirigé par Catherine Colonna - environ 14.000 personnes - étaient appelés à un rassemblement ce jeudi à Paris, près du Quai d'Orsay, et à Nantes, à l'appel de l'intersyndicale et d'un collectif de 500 diplomates, des jeunes en majorité.
Un journaliste de Reuters a compté quelque 200 manifestants à Paris. "Diplomatie en danger", "Pour une diplomatie professionnelle", pouvait-on lire sur des pancartes.
"Aujourd'hui, les agents - de toutes les catégories et de tous les métiers, diplomatiques, consulaires, culturels et de gestion - ont la conviction que c'est l'existence même du ministère qui est désormais remise en question", lit-on dans une tribune publiée le 25 mai dans Le Monde.
Les signataires relèvent que les effectifs du ministère ont baissé de 30% en 10 ans et de 50% en 30 ans, avec un budget représentant environ 0,7% du budget total de l'Etat.
Reuters
Tags: France