Biden achève la deuxième étape de sa tournée au Moyen-Orient

  16 Juillet 2022    Lu: 614
Biden achève la deuxième étape de sa tournée au Moyen-Orient

La première étape de la tournée de Biden, qui s’achèvera le 16 juillet, a comporté Israël, où il a apporté un appui politique et matériel de premier plan à l’Etat hébreu.

- Au cours de la deuxième étape qui l’a conduit aux Territoires de l’Autorité palestinienne, Joe Biden a rencontré le président Mahmoud Abbas et annoncé l’offre d’une série d’aides financières tout en réitérant son soutien à la solution à deux Etats (palestinien et israélien).

Le président américain Joe Biden a quitté, vendredi, Israël et s’est envolé vers l’Arabie saoudite, troisième et ultime étape de sa tournée au Moyen-Orient, qui l’a emmené également en Palestine et en Israël.

Il s’agit de la première visite de Joe Biden dans la région du Moyen-Orient en tant que président des États-Unis dans le cadre de sa tournée qui se poursuivra jusqu'au 16 du mois courant.

Lors de la première étape de la tournée qui l’a conduit en Israël, Joe Biden a offert un appui politique et matériel de premier plan à l'Etat hébreu.

Au cours de la deuxième étape qui l’a conduit aux Territoires de l’Autorité palestinienne, Joe Biden a rencontré le président Mahmoud Abbas et annoncé l’offre d’une série d’aides financières tout en réitérant son soutien à la solution à deux Etats.

Voici, dans ce qui suit, la chronologie de la visite de Biden en Israël et en Palestine :

** Arrivée à l’aéroport Ben Gourion

Dans l’après-midi du mercredi 13 juillet, l’avion de Joe Bien a atterri sur le tarmac de l’aéroport international Ben Gourion situé à proximité de Tel-Aviv. Il a été accueilli par le président israélien, Isaac Herzog et le Premier ministre Yaïr Lapid.

Au cours d'une allocution prononcée à l'occasion d'une cérémonie de réception tenue à l’aéroport, Biden a renouvelé son appui à Israël en lançant : « Tu n'as pas besoin d'être un juif pour être un sioniste ».

Evoquant la normalisation avec les pays arabes, Joe Biden a ajouté « Nous continuerons à soutenir l'intégration d'Israël dans la région et à multiplier et à élargir les initiatives pour une plus grande paix, une plus grande stabilité et des liens plus féconds ».

Le président américain a réitéré, également, son soutien à la solution à deux Etats (israélien et palestinien).

** Systèmes de défense anti-missile

A l'aéroport Ben Gourion toujours, le président américain a écouté un briefing du ministre israélien de la Défense, Benny Gantz, sur les systèmes de défense antimissile israéliens.

Le ministère israélien de la Défense a organisé, sur le tarmac de l'aéroport, une démonstration comportant des modèles de système de défense, alors qu'il était prévu que Biden visite la base aérienne de Palmachim, au sud de Tel-Aviv, pour prendre connaissance de ces systèmes.

Le ministère israélien de la Défense a indiqué que les systèmes présentés sont : « flèche 4 », « flèche 5 », « La Fronde de David », le « Dôme de fer » et le nouveau système laser « Le Bouclier de lumière ».

** Le mémorial de l’Holocauste Yad Vashem

Joe Biden a visité, mercredi soir, le mémorial de la Shoah Yad Vashem, situé à Jérusalem-Ouest, et qui commémore la mémoire des victimes de l'Holocauste. Il a déposé une gerbe de fleurs et rencontré un groupe de survivantes.

Le président américain est apparu au mémorial, qui commémore l'Holocauste perpétré par les Nazis à l'encontre des juifs, en arborant la kippa que portent généralement les juifs orthodoxes.

** Réunion avec Lapid et des dossiers examinés :

L’Iran, la normalisation et la Palestine

Au deuxième jour de sa visite (jeudi), le président américain a eu une entrevue avec le Premier ministre israélien, Yaïr Lapid, à Jérusalem-ouest.

Selon le cabinet de Lapid, le Premier ministre israélien a eu des discussions approfondies avec Biden au sujet des questions régionales, au premier rang desquelles figurent le dossier iranien et l'accord sur le nucléaire.

S’agissant de la normalisation des relations israéliennes avec les pays arabes, les deux dirigeants ont souligné « l’importance du Forum du Neguev, la nécessité de renforcer la coopération dans le cadre de la structure régionale ainsi que les efforts fournis pour élargir le champ des pays qui normaliseront leurs relations ».

Le Forum du Neguev compte Israël, les États-Unis et quatre pays arabes, à savoir; l’Egypte, les Émirats arabes unis, le Bahreïn et le Maroc.

Concernant le dossier palestinien, le cabinet de la primature israélienne a indiqué que « Biden et Lapid ont échangé les points de vue au sujet des affaires palestiniennes. Le Premier ministre a passé en revue les mesures prises par Israël pour améliorer le tissu social et économique des Palestiniens dans les différents domaines ».

** Déclaration de Jérusalem

Plus tard, Biden et Lapid ont signé le document de « La Déclaration de Jérusalem » relative à un « Partenariat stratégique entre les États-Unis d’Amérique et Israël », et ce, au cours d'une conférence de presse animée à Jérusalem-Ouest.

La Déclaration, dont l’Agence Anadolu a eu copie, comporte un engagement américain à garantir la sécurité d'Israël et à refuser l'acquisition par Téhéran de l’arme nucléaire.

La Déclaration, en quatre pages, évoque la détermination de Biden et de Lapid à maintenir les relations solides établies entre les deux pays et l'affirmation du président américain quant au ferme engagement des États-Unis à préserver et à renforcer les capacités d'Israël, à dissuader ses ennemis et à le soutenir pour se défendre dans toute confrontation ou menace.

** L’Iran et la Palestine

Au cours de la conférence de presse, durant laquelle la Déclaration a été signée, Biden et Lapid sont convenus « d’empêcher l’Iran de devenir une force nucléaire », sans toutefois tomber d’accord sur les mécanismes à même d’atteindre ce dessein.

Biden a déclaré, à ce propos, que « Nous avons transmis à la direction iranienne ce que dont nous sommes disposés à accepter mais nous ne patienterons pas éternellement ».

Biden a insisté sur le fait que Washington n'autorisera pas l'Iran à acquérir l'arme nucléaire, mais le président américain a tenu à souligner que la diplomatie est la « meilleure voie » pour cela.

De son côté, Yaïr Lapid voit les choses différemment lorsqu’il s’agit d’opter pour la diplomatie comme moyen pour empêcher l'Iran d'acquérir l’arme nucléaire.

S’adressant au président américain, le Premier ministre israélien a lancé : « Les mots ne vont pas les arrêter monsieur le Président, encore moins la diplomatie ».


Et Lapid d’ajouter : « La seule chose qui est à même d'arrêter l’Iran et de le remettre en place est le fait de prendre conscience que s’obstiner à développer son programme nucléaire amènera le monde libre à user de la force, c'est la seule voie capable d'arrêter Téhéran, en posant sur la table une menace militaire crédible ».


Pour ce qui est du dossier palestinien, le président américain a répété qu'il appuyait la solution à deux Etats.


Il a souligné, à ce propos, « qu’Israël doit demeurer un Etat juif, démocratique et indépendant et la meilleure façon de réaliser cela passe par la solution à deux Etats pour deux peuples, dont chacun a de profondes racines sur cette terre ».

« Toute chose qui poussera les parties loin de cela portera atteinte à la sécurité d'Israël sur le long terme », a-t-il averti.

Yaïr Lapid a, pour sa part, indiqué : « Je n'ai pas changé de position à l'endroit de la solution à deux Etats. La solution à deux Etats est une garantie pour un Etat israélien démocratique, fort et à majorité juive ».

Il convient de noter que le Premier ministre israélien n'a pas annoncé clairement son adoption de cette option.

** Le sommet I2U2

Joe Biden a présidé, jeudi, une réunion virtuelle à laquelle étaient présents le Premier ministre israélien, Yaïr Lapid, le président des Émirats arabes unis, cheikh Mohammed ben Zayed et le Chef du gouvernement indien Narendra Modi, et ce dans le cadre du sommet I2U2.

A l’issue de ce sommet, il a été mentionné dans un communiqué rendu public, et dont l’Agence Anadolu a obtenu copie, que deux initiatives ont fait l’objet d’un accord dans les domaines de la sécurité alimentaire et des énergies propres.

« Ce groupe a pour but de mettre à contribution la vitalité de nos sociétés et l'esprit d'initiative pour faire face à l'un des principaux défis auquel est confronté notre monde, tout en focalisant l'attention particulièrement sur les investissements communs dans les secteurs des eaux, de l'énergie, du transport, de l'espace, de la santé et de la sécurité alimentaire », lit-on dans le communiqué.

** Médaille de l'amitié israélienne


Le président israélien Isaac Herzog a décerné, jeudi soir, au président américain Joe Biden la médaille d’honneur présidentielle pour « sa véritable amitié avec l'Etat d'Israël et le peuple juif » au cours de leur rencontre au siège de la Présidence dans la ville de Jérusalem-ouest.

Animant un point de presse commun avec Herzog, le président américain a lancé : « J’éprouve un profond amour pour Israël ».

Il a ajouté que « tant que les États-Unis existeront, l'Etat d'Israël ne sera jamais seul », soulignant que « l'engagement des États-Unis à garantir la sécurité d'Israël sera toujours en vigueur ».

** La rencontre Biden-Netanyahu

Jeudi soir, Biden a rencontré le chef de l’opposition israélienne et ancien Premier ministre, Benjamin Netanyahu.

Dans une déclaration faite aux médias après cette entrevue, Netanyahu a souligné : « J’ai dit au président Biden que les sanctions économiques infligées à l’Iran sont insuffisantes et nous avons besoin d’une option militaire ».

Netanyahu a qualifié sa rencontre avec Biden « d’excellente et d’intime ».

** 316 millions USD pour soutenir les Palestiniens


La Maison Blanche a relevé, vendredi matin, que le président américain Joe Biden annoncera dans les Territoires palestiniens une nouvelle série de dons, d'un montant total de 316 millions USD destinés à soutenir le peuple palestinien.

Par voie de communiqué, dont l’Agence Anadolu a eu copie, la Maison Blanche a indiqué : « Le président Biden annoncera de nouveaux dons d'un total de 316 millions de dollars pour soutenir le peuple palestinien ».

La Maison Blanche a ajouté que Biden « annoncera aussi une série d'initiatives destinées à soutenir le peuple palestinien à travers l'amélioration de l'accès aux services de santé et à la technologie, le lancement du réseau cellulaire 4G tant attendu à Gaza et en Cisjordanie, et le renforcement du développement économique ».

Selon la même source, Il est question également de « fournir des services de base et vitaux aux réfugiés palestiniens afin de réduire l'insécurité alimentaire et renforcer le dialogue entre les gens pour promouvoir la paix ».


** Visite de l'hôpital Augusta Victoria à Jérusalem-est

Le président américain s'est rendu vendredi matin à l'hôpital Augusta Victoria à Jérusalem-est.

Au cours de cette visite, Biden a annoncé l'offre d'une aide d'une valeur de 100 millions USD au réseau des hôpitaux de Jérusalem.

Il a déclaré : « Je suis heureux d'annoncer aujourd'hui que les États-Unis s'engagent à fournir 100 millions USD additionnels pour soutenir ces hôpitaux. Il s’agit d’un engagement qui s'étalera sur plusieurs années ».

** Visite de Bethléem

Après s’être rendu à l'hôpital Augusta Victoria à Jérusalem-est, Biden s’est dirigé vers Bethléem (sud de la Cisjordanie) pour rencontrer le président palestinien, Mahmoud Abbas.

A l’issue de leur rencontre, les deux chefs d’État ont animé une conférence de presse au cours de laquelle Biden a fait part de son « pessimisme » quant aux chances de succès de l'option de la solution à deux Etats ».

Il a, toutefois, réitéré son soutien à la solution à deux Etats, aux frontières de juin 1967, avec « un échange de territoires ».

Il a déclaré, à ce propos : « Je fais partie des premiers soutiens à la solution à deux États et mon engagement à cet égard est immuable. Deux États aux frontières de 1967, avec un échange de territoires convenu au préalable pour la réalisation de la paix et de la prospérité pour tous ».


Et Biden de poursuivre : « Le peuple palestinien a droit à un État indépendant, souverain et viable. Deux États pour deux peuples qui sont profondément enracinés sur cette terre, qui coexisteront et qui bénéficieront des droits, de la liberté et de la dignité. C’est là où réside l'essence de la question »

** Shireen Abu Akleh

Concernant la journaliste Shireen Abu Akleh, qui détenait également la nationalité américaine, Biden a qualifié son assassinat au cours de la conférence de presse de « tragique ».

Il a indiqué à ce propos : « Elle était une américaine fière d'être une palestinienne et qui accomplissait une action vitale pour l'avenir ».


Et Biden d’ajouter : « Abu Akleh faisait son travail et nous poursuivrons l’enquête pour dévoiler les raisons et les causes de sa mort ».

Le département d'État avait annoncé, le 4 juillet courant, les résultats d’une enquête diligentée au sujet de la mort de Shireen Abu Akleh et relevé qu’il n’était pas en mesure de déterminer la partie qui a tiré la balle, à l'origine de la mort de la journaliste américano-palestinienne.

Shireen Abu Akleh, qui était la correspondante de la chaîne qatarie « Al-Jazeera » avait été assassinée, le 11 mai 2022, et le ministère palestinien de la Santé a indiqué qu'elle a « été atteinte à la tête d'une balle », alors qu'elle couvrait l'incursion de l'armée israélienne dans la ville de Jénine (nord de la Cisjordanie occupée).

Parmi les journalistes palestiniens présents à la conférence de presse animée par Biden, certains arboraient des tee-shirts noirs à l'effigie de Shireen Abu Akleh, estampillés de slogans écrits en anglais ; « Justice pour Shireen », et « La vie des Palestiniens compte » (Palestinian lives matter).

Au cours de la conférence de presse, le président américain avait annoncé l'offre de 200 millions USD à l’UNRWA et un montant de 100 millions USD aux hôpitaux de Jérusalem.


Il a indiqué avoir engagé des « discussions avec Israël pour améliorer les conditions économiques du peuple palestinien et mettre en place le réseau cellulaire 4G tout en offrant les énergies renouvelables ».

À son tour, le président palestinien Mahmoud Abbas a fait part de sa prédisposition à « faire la paix avec Israël »

** Visite de l'Église de la Nativité

Après la conférence de presse, le président américain s'est rendu à l'Église de la Nativité, considéré comme étant un des lieux sacrés de la chrétienté.


Il a été accueilli par plusieurs hauts responsables palestiniens et des religieux.

Biden a également écouté un exposé sur l’Église à proximité de laquelle le Prophète Jésus serait né.

** Départ vers l'Arabie saoudite

À l’issue de sa visite à l'Église de la Nativité, Biden a quitté Bethléem en direction de l'aéroport Ben Gourion, en empruntant un hélicoptère. Il a, par la suite, pris l’avion présidentiel américain (Air Force One) pour se diriger directement vers l'aéroport de Djeddah en Arabie saoudite.

Le président américain a été salué, à son départ, par son homologue israélien Isaac Herzog, le Premier ministre Yaïr Lapid, l'ambassadeur israélien à Washington, Michael Herzog et l'ambassadeur américain à Tel-Aviv, Thomas Nides.

AA


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