Le New York Times, NBC, CNN, Fox News et CBS ont projeté que les républicains disposeraient d'au moins 218 sièges à la Chambre, c'est-à-dire la majorité des 435. Après avoir échoué à s'emparer du Sénat, le parti conservateur ne disposera toutefois que d'une très courte majorité à la chambre basse, bien loin de la «vague géante» promise par Donald Trump, en raison de résultats plus que mitigés de ses candidats aux élections de mi-mandat.
Le président américain Joe Biden a rapidement félicité le leader des républicains à la Chambre des représentants, Kevin McCarthy, pour la victoire de son parti, qui a remporté une courte majorité à la chambre basse aux termes des élections de mi-mandat. «Je vais travailler avec quiconque - républicains ou démocrates - prêt à œuvrer avec moi pour agir», a-t-il déclaré dans un communiqué. Le président a aussi affirmé que «les élections de la semaine dernière ont démontré la force et la résilience de la démocratie américaine. Il y a eu un rejet massif de ceux qui remettent en cause les résultats des élections, de la violence politique et de l'intimidation.» «Lors de cette élection, les électeurs ont clairement exprimé leurs préoccupations: la nécessité de réduire les coûts (...) et de préserver notre démocratie», a-t-il ajouté.
«Les Américains sont prêts pour une nouvelle direction, et les républicains de la Chambre sont prêts à agir», a déclaré Kevin McCarthy sur Twitter. McCarthy pourrait être élu en janvier «speaker», ou président, de la Chambre en remplacement de la démocrate Nancy Pelosi. Si les projections des médias américains se confirment sur l'ensemble des sièges, la performance de Joe Biden constituerait néanmoins le meilleur score d'un président en plus de 20 ans aux élections de mi-mandat, ce scrutin étant traditionnellement difficile pour le pouvoir en place.
Un Congrès désormais divisé
Cette très mince majorité républicaine à la chambre basse risque néanmoins de compliquer sa gouvernance. Avec une Chambre républicaine et un Sénat démocrate, le parti de Joe Biden ne pourra plus faire passer de grands projets dans un Congrès désormais divisé. Mais l'autre camp non plus. Les républicains avaient menacé de détricoter certaines mesures adoptées sous Joe Biden s'ils reprenaient le contrôle des deux chambres. Ils voulaient notamment revenir sur les fonds alloués aux services des impôts pour engager de nouveaux agents, ou sur certaines réformes dans le monde de l'éducation. Les républicains pourraient en outre se montrer plus sourcilleux quant à l'aide apportée par Washington à l'Ukraine. Ils avaient aussi prévu de s'attaquer au droit à l'avortement ou de légiférer sur les armes à feu, ce qui aurait poussé Joe Biden à faire usage de son droit de veto.
Le président de 79 ans ne sera finalement pas contraint de camper sur cette posture défensive. Et devra au contraire user de ses talents de négociateur, hérités de sa longue carrière de sénateur, pour éviter une paralysie de l'administration fédérale (le fameux «shutdown»). Mais la main tendue du président risque de se heurter à un mur rouge, la couleur des conservateurs. Même avec une mince majorité à la Chambre, les républicains disposeront d'un pouvoir conséquent en matière de supervision, qu'ils ont promis d'utiliser pour une kyrielle d'investigations sur la gestion par Joe Biden de la pandémie ou du retrait d'Afghanistan. Ils pourraient aussi s'en prendre à son fils Hunter, accusé d'avoir utilisé son nom pour faire des affaires en Ukraine et en Chine.
Le parti conservateur compte bien exploiter toute potentielle faille démocrate, en gardant en ligne de mire la présidentielle de 2024. Avec sa déclaration de candidature mardi, Donald Trump a lancé une lutte sans merci pour l'investiture du parti républicain pour l'élection à la Maison Blanche.
AFP
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