Elon Musk suscite la polémique avec Twitter Blue et la certification

  17 Novembre 2022    Lu: 649
Elon Musk suscite la polémique avec Twitter Blue et la certification

Il n'aura pas fallu longtemps à l’homme d’affaires le plus riche du monde, Elon Musk, pour semer la zizanie au sein de Twitter, après l'avoir acheté pour 42 milliards de dollars.

Après plusieurs mois de tractations et menaces de procès, l’homme de 51 ans a finalement pris possession de la plateforme de réseau social Twitter. Aussitôt, il a limogé des dirigeants historiques de l'entreprise, et licencié au moins la moitié de ses effectifs.

Il veut désormais rendre le réseau rentable. En effet, malgré plus de 200 millions d’utilisateurs dans le monde, le chiffre d'affaires de Twitter pour le 2ᵉ trimestre 2022 est de 1,18 milliard de dollars, en baisse de 1% par rapport à la même période de 2021. Son résultat net pour cette période est donc une perte de 270 millions de dollars alors que l’année dernière Twitter avait affiché un bénéfice net de 65,64 millions de dollars.

Pour le propriétaire de Tesla, habitué à des milliards de bénéfices, ces sommes en millions semblent dérisoires. Cependant, Musk avait annoncé avant son rachat qu’il allait faire de Twitter un espace de liberté, faisant craindre la montée de la haine en ligne. Mais, surtout pour le média américain "The Diplomat", le risque va encore beaucoup plus loin. "Pourquoi l'achat d'Elon Musk sur Twitter est un problème de sécurité nationale", s’interroge d’ailleurs le média dans son édition du 9 novembre courant. Pour le moment, l’actualité de Twitter parait se concentrer sur le prix de l’abonnement.

- Marchandage sur le prix de l’abonnement

Pour augmenter sa rentabilité, avant l’arrivée d’Elon Musk, Twitter proposait une solution appelée "Twitter Blue" qui, au moyen d’une contribution financière, proposait des fonctionnalités supplémentaires telles que la correction d’un tweet publié, des vidéos plus longues.

Quant à la certification reconnaissable par un logo bleu à côté du profil, elle était proposée gratuitement à certains comptes qui respectent les conditions de Twitter telles que : être une personnalité connue, un homme ou une femme politique, une marque ou encore une organisation. La plus grande particularité de cette certification était de garantir l’authenticité d’un compte afin d’éviter l’usurpation d’identité.

En incluant la certification sans garantir l’authentification, Elon Musk voulait tout d’abord vendre l’abonnement à 20 dollars avant "de marchander" et de baisser le prix à 8 dollars mensuel. Il avait même comparé le prix d’un café avec son abonnement.

Comme il l'a promis, il a donc lancé l’abonnement à 8 dollars par mois. Mais c’était sans compter sur l’ingéniosité des internautes.

- Twitter Blue est la nouvelle pagaille

En effet, jusqu’à présent, les utilisateurs du réseau social faisaient confiance à la certification en étant sûrs que l’identité de l’utilisateur a bien été identifiée par Twitter. Mais grâce à l’abonnement, n’importe qui pourrait désormais obtenir cette certification sans pour autant fournir aucune justification. Et ce qui devait arriver arriva.

Des personnes malintentionnées, des activistes et même ceux qui aiment plaisanter ont certifié leurs comptes en payant l’abonnement. En soi, cela n’aurait pas dû concerner l’actualité générale si ces certaines de certifications n’étaient pas en réalité usurpation de l’identité.

Au-delà des comptes anecdotiques comme des personnes qui se font passer pour un membre du groupe de chanteur coréen BTS ou le compte de Nintendo en Amérique, d’autres ont été plus problématiques. À commencer par des activistes qui ont voulu faire passer un message politique en usurpant l’identité de l’ancien président américain Georges Walker Bush ou de l’ancien Premier ministre britannique Tony Blair.

Le premier usurpateur a tweeté : "I miss killing Iraqis" ce qui veut dire littéralement "Tuer des Irakiens me manque". Le tweet en question a été repris par le soi-disant ancien Premier ministre anglais qui a répliqué à son tour "Moi aussi".

Un autre compte certifié au nom du géant pétrolier britannique BP a, à son tour, écrit : "Ce n’est pas parce que nous tuons la planète qu’elle ne va pas nous manquer".

Par ailleurs, en quelques heures, le cours de la Bourse du groupe pharmaceutique américain Eli Lilly, classé dixième mondial (en 2010) par le chiffre d'affaires, a chuté de 5%, soit de plus de 16 milliards de dollars, lorsqu’un faux compte certifié à son nom annonçait "la gratuité pour tous les insulines fabriquées par la firme".

Un compte a même réussi à se faire passer pour Elon Musk avant d'être, comme tous les autres comptes, bannis de Twitter.

Selon le "Washington Post", le réseau a fait marche arrière et a suspendu la possibilité de s’abonner. Par la suite, Elon Musk a affirmé sur son compte que la possibilité de s’abonner à nouveau allait revenir prochainement.

Pour le moment, Twitter n’a pas encore communiqué officiellement sur le sujet, mais d’après certains spécialistes, en plus de la certification, un deuxième badge "authentifié" pourrait faire son apparence comme cela fût le cas pendant un très court instant avant d’être supprimé par le nouveau patron.

AA


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