Le Chef de l’État turc a pris la parole, mercredi, lors de la réunion hebdomadaire du groupe parlementaire AK Parti (Parti de la Justice et du Développement) à la Grande Assemblée Nationale de Türkiye.
Les débats autour des candidatures de la Suède et de la Finlande à l’adhésion à l’Organisation du Traité de l’Atlantique nord (OTAN) ont occupé une place importante dans le discours d’Erdogan.
Celui-ci a encore une fois rappelé les obstacles qui se dressent dans ce processus, en particulier dans le cas de la Suède.
Ankara exige de Stockholm que l’ensemble des engagements pris dans le mémorandum signé en juin dernier lors du sommet de l’OTAN à Madrid, soient appliqués sans exception, en particulier en ce qui concerne le soutien aux groupes terroristes PKK/YPG et FETO, et l’extradition des personnes poursuivies en Türkiye pour terrorisme. Alors que Stockholm traine du pied sur ces sujets, les récentes provocations anti-Türkiye et anti-Islam perpétrées en Suède, avec autorisation des autorités, ont rendu les choses encore plus compliquées pour ce pays.
S’adressant à la Suède, le Président turc a lancé : "Ne vous fatiguez pas, tant que vous autoriserez la profanation et l'autodafé de notre livre saint le Coran, nous ne dirons pas 'oui' à votre adhésion à l'OTAN".
Il y a quelques jours, le politicien d’extrême-droite, Paludan, avait brûlé un exemplaire du Coran devant l’ambassade de Türkiye à Stockholm, avec l’autorisation des autorités et la protection de la police, malgré les mises en garde d’Ankara.
Cette affaire a davantage tendu les relations entre les deux pays, les discussions sur le dossier de l’OTAN ayant été suspendues pour une durée indéterminée.
Mais pour la Finlande, les choses sont moins compliquées.
Erdogan a ainsi déclaré que la position de son pays à l'adhésion de la Finlande à l'OTAN est positive, ce qui n'est pas le cas pour la Suède.
Par la suite, le leader turc s’est arrêté sur des sujets de politique interne, alors que des échéances électorales majeures arrivent à grands pas.
Il a critiqué le document commun présenté par la "coalition des 6" partis d’oppositions concernant leur programme à appliquer en cas de victoire lors des élections (présidentielle et parlementaire) qui devraient avoir lieu le 14 mai prochain, soulignant une "volonté de plaire à l’Occident et aux groupes terroriste FETO et PKK".
Erdogan a souligné le travail "bâclé" soumis par l’opposition turque, faisant remarquer qu’elle n’a pas encore été en mesure d’annoncer le nom de son candidat à la présidentielle.