C'est le politologue israélien Mikhail Finkel qui a fait ces remarques dans un entretien à AzVision.az. Selon lui, cette option ne permet pas de considérer l'Iran comme un pays qui ignore tout des actes terroristes planifiés, ne fait rien pour empêcher leur survenance et est incapable de créer les conditions de sécurité des membres des missions diplomatiques.
"La deuxième version est pire et plus tragique. Les autorités iraniennes étaient au courant de l'acte terroriste prévu et l'ont délibérément autorisé. Puisque l'histoire de cette activité de l'Iran, qui commet et parraine des actes terroristes par l'intermédiaire des Houthis au Moyen-Orient, des terroristes en Afrique et des chiens du Hezbollah au Liban et en Syrie, est connue de tous, la deuxième option, à savoir la complicité de Téhéran dans ce crime terrible, est hautement probable", a dit M. Finkel.
Le politologue Zeev Hanin, professeur à l'Université d'Ariel, pense que ce qui s'est passé à l'ambassade d'Azerbaïdjan en Iran doit être considéré dans le contexte général des relations formées dans le triangle Bakou-Téhéran-Jérusalem. Il a déclaré à AzVision.az qu'Israël et l'Azerbaïdjan étaient des partenaires stratégiques: "L'Azerbaïdjan fournit à Israël du pétrole et des produits pétroliers, et Israël, à son tour, fournit à l'Azerbaïdjan diverses armes. Les deux pays développent des projets technologiques et humanitaires. Plus important encore, il y a une coopération dans le système de sécurité, dont l'Iran est extrêmement préoccupé. L'Iran et l'Azerbaïdjan entretiennent des relations diplomatiques formelles, mais il existe de profonds désaccords dans les relations entre les deux pays."
- Les Azerbaïdjanais constituent la grande majorité de la population du nord-ouest de l'Iran, le deuxième groupe ethnique et la plus grande minorité nationale de ce pays après les Iraniens. Les Azerbaïdjanais ne sont pas intéressés à faire du mal à leurs compatriotes là-bas, mais ils devraient penser à leur sécurité nationale, a dit l'expert.
Selon lui, Téhéran, compte tenu de ses problèmes internes, de son instabilité, de sa crise économique, des fortes pressions de l'Occident, comme dans la plupart des cas, essaie d'attirer l'attention de sa population sur les questions étrangères : "L'Iran promeut activement une inimitié ouverte et l'antisémitisme envers Israël. Téhéran condamne Bakou pour son approche de Jérusalem. Une démonstration de force est déjà en cours. Les exercices militaires de l'Iran à la frontière avec l'Azerbaïdjan en sont un exemple clair. En Azerbaïdjan, l'Iran tente d'activer le séparatisme religieux ethnique afin de le déstabiliser. L'amitié azerbaïdjano-israélienne rend l'Iran très en colère."
Vladimir Mesamed, employé de l'Institut des pays asiatiques et africains de l'Université hébraïque de Jérusalem et expert en études iraniennes, a rappelé que ce n'était pas la première fois que l'Iran attaque des missions diplomatiques :
- Les Iraniens ont tenté d'attaquer l'ambassade d'Israël à Bakou il y a de nombreuses années. En 2013, un citoyen iranien, soupçonné d'avoir attaqué l'ambassade d'Israël et ses employés, a été arrêté en Azerbaïdjan. Au cours de la perquisition, des agents azerbaïdjanais ont découvert un plan détaillé pour attaquer les employés de l'ambassade d'Israël à Bakou. Je suis sûr qu'il y a eu de nombreuses tentatives de ce genre. Bien sûr, il y a des questions sur qui en profite.
L'expert dit que tout cela est lié à la période tendue dans laquelle l'Iran vit actuellement - l'absence d'accord sur le programme nucléaire entre Téhéran et les pays intermédiaires, la situation économique extrêmement triste en Iran et les manifestations de masse dans le pays. Par ailleurs, les relations entre Bakou et Israël irritent beaucoup Téhéran. Les Iraniens tentent activement de s'opposer au développement des relations azerbaïdjano-israéliennes.
"Avant l'acte terroriste, des événements très importants ont eu lieu dans les relations bilatérales - une décision a été prise d'ouvrir l'ambassade d'Azerbaïdjan en Israël. Le deuxième événement important est qu'une conférence régionale des ambassadeurs d'Israël dans les pays eurasiens s'est tenue récemment à Bakou. Une trentaine de diplomates israéliens travaillant dans les pays post-soviétiques et les Balkans, ainsi que des employés du ministère israélien des Affaires étrangères, ont pris part à la réunion. Bakou devient un certain centre de développement de la diplomatie régionale. Il est clair que cela met les Iraniens très en colère. Après ce qui s'est passé à l'ambassade, les relations entre l'Azerbaïdjan et l'Iran peuvent être sérieusement révisées", a souligné Mesamed.
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