AzVision.az présentera à ses lecteurs les cartes et atlas de l'Empire russe, ainsi que de l'ère de l'URSS, de différentes époques. Il s'agira de cartes à vocations diverses (militaires, topographiques, physiques, administratives). Mais dans le but dont nous avons besoin - pour suivre l'évolution des toponymes, ils sont tous utiles.
L'une des premières cartes publiées après l'annexion du Caucase du Sud à l'Empire russe, c'est la "Carte principale du Caucase" datée de 1858. La carte a été publiée par le magazine mensuel "Collection militaire" (“Военный сборник”). Publié en 1858-1917, ce magazine était l'organe officiel du ministère de la Guerre de l'Empire russe. L'empereur Alexandre II lui-même lisait et aimait la revue.
Ce n'est pas un hasard si l'une des premières cartes publiées par la revue militaire était consacrée au Caucase. Une carte détaillée de la région que l'Empire russe venait d'annexer était nécessaire.
Comme vous pouvez le voir, l'ouest du Caucase du Sud (Transcaucasie) est divisé entre 3 gouvernorats : les gouvernorats de Chamakhy, Tbilissi et Iravan. Leurs frontières administratives sont indiquées par une épaisse ligne vert foncé (ne pas confondre avec la ligne frontalière de la rivière Kura, qui traverse le milieu du gouvernorat de Chamakhy). La zone actuellement connue sous le nom de "Karabagh" faisait partie du gouvernorat de Chamakhy avec le sud-est de l'actuelle Arménie (c'est-à-dire sous le nom de district de Zenguézour). Aucune trace administrative d'Arméniens n'y est mentionnée.
Si nous regardons d'un peu plus près, nous pouvons voir Choucha comme la grande ville centrale de la région et la route qui le relie à Gandja (Yelizavetpol). Près de Choucha, le nom d'une petite localité est mentionné : "Ханъ-кенды". Un peu au-dessus - "Ходжалинская".
Rappelons encore une fois que cette carte a été publiée en 1858 par le magazine du ministère de la Guerre de Russie. Si la mission russe de maintien de la paix au Karabagh "respecte vraiment les toponymes", (Volkov) devrait une fois pour toutes abandonner le mot "Stepanakert" et écrire le nom de cette zone comme "Khankendi" tel qu'il est réellement. Comme l'écrivaient leurs prédécesseurs en 1858... Ce serait aussi un hommage à leurs grands-pères.
Considérant le territoire actuel de l'Arménie, il vaut mieux voir quel genre de jeu a été joué sur les toponymes pendant le temps écoulé. Le nom du lac Goytché a été écrit à l'origine dans la version azerbaïdjanaise. La montagne d'Alagoz n'est donnée que dans la version azerbaïdjanaise.
Montagne "Alagoz"
C'est le plus haut sommet (4095 mètres) du territoire actuel de l'Arménie. Les Arméniens l'appellent "Aragats" et associent ce nom à Tsar d'Ourartou Argishti. Cependant, il y a 160 ans, la montagne n'avait qu'un seul nom, et c'était en azerbaïdjanais (d'ailleurs, quel beau nom c'est : "Alagoz").
La localité "Yeni Béyazid" à côté du lac Goytché attire immédiatement l'attention. Il ressort clairement du système de marquage de la carte qu'il s'agissait d'une localité assez importante pour cette période. Actuellement, il n'y a aucune localité à cet endroit sur le territoire de l'Arménie. Maintenant, il y a une petite ville de Kavar ("Gavar") près de cette zone (à l'époque soviétique, elle s'appelait "Kamo").
Sur la carte de 1858, toute la région d'Erevan regorge de toponymes azerbaïdjano-turcs. Ils sont trop nombreux : Ouloukhanly, Kémerli, Garaboulag, Sardarabad, Gozeldéré, Bulagbachy... Tous sont bien visibles sur la carte !
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Dans la partie suivante, nous vous présenterons une autre carte historique intéressante.
Vussal Mammadov