"Nous avons attiré au Mexique un investissement de plus ou moins cinq milliards de dollars pour l'installation de l'usine de véhicules électriques la plus grande au monde", a déclaré une sous-secrétaire aux Relations extérieures, Martha Delgado, dans une vidéo sur Twitter.
"Cet investissement s'est concrétisé après 14 mois de travail (...) Nous continuons à travailler", a-t-elle poursuivi.
"Je vais à Austin au Texas, pour assister l'annonce que va faire @elonmusk le PDG de @Tesla sur leurs investissements en 2023", a ajouté Mme Delgado, dans le texte accommpagnant sa vidéo filmant son départ en solitaire depuis l'aéroport de Mexico.
L'annonce un peu décalée d'une simple "sous-secrétaire aux Affaires multilatérales" a complété des premiers éléments donnés le matin même par le président de la République, Andres Manuel Lopez Obrador.
Tesla va installer son usine à Monterrey, dans le nord du pays, près de la frontière avec les Etats-Unis, avait annoncé le chef de l'Etat.
"Cela va signifier un investissement considérable et beaucoup, beaucoup d'emplois", a poursuivi M. Lopez Obrador, ajoutant également que l'entreprise donnerait davantage de détails à partir de mercredi.
"Je veux remercier monsieur Elon Musk parce qu'il a été très respectueux et très attentif. Il a compris l'importance de prendre en compte le problème de la pénurie d'eau", a souligné le président de gauche nationaliste, précisant avoir discuté deux fois avec le PDG de Tesla.
"Il y a un premier engagement, qui est celui de l'utilisation d'eaux recyclées dans tout le processus de fabrication d'automobiles électriques".
Situé à un peu plus de 200 km de la frontière avec le Texas, Monterrey est l'un des moteurs économiques et industriels du Mexique, pays-membre de l'OCDE. La région a connu une grande sécheresse l'année dernière. Les autorités locales ont rationné la distribution d'eau aux populations en juillet.
- Troisième usine à l'étranger -
Il s'agira de la troisième usine Tesla à l'étranger et de la première en Amérique latine.
L'entreprise d'Elon Musk dispose déjà d'une "gigafactory" en Allemagne, près de Berlin, et d'une autre en Chine, à Shanghai.
Début février, l'allemand BMW a annoncé un investissement de 870 millions de dollars pour fabriquer des voitures électriques au Mexique.
Le Mexique dispose de potentiels gisements de lithium dans l'Etat de Sonora (nord).
Le président mexicain a signé le 18 février un décret nationalisant l'éventuelle future production de lithium --considéré comme "propriété de la Nation"-- "pour que les étrangers ne puissent pas l'exploiter, ni la Russie, ni la Chine, ni les Etats-Unis", selon lui.
Le Mexique est le septième producteur mondial d'automobiles avec trois millions de véhicules fabriqués en 2021, d'après l'association mexicaine de l'industrie automobile (AMIA).
Les groupes allemands Volkswagen et Audi, américains General Motors et Ford, et japonais Honda, Nissan et Toyota disposent d'unités de fabrication de véhicules ou de moteurs dans le pays, signataire du traité de libre-échange avec les Etats-Unis et le Canada, et porte d'entrée vers l'Amérique latine.
Le sud-coréen Hyundai et Stellantis (groupe né de la fusion en 2021 de Peugeot-Citroën et de Fiat-Chrysler) disposent également d'usines au Mexique.
L'investissement étranger dans le secteur automobile a représenté 5,3 milliards de dollars en 2021, selon l'AMIA. L'industrie automobile représentait cette année-là 3,5% du PIB et 930.000 emplois, de même source.
En 2022, les investissements étrangers directs au Mexique se sont élevés à 35,3 milliards de dollars, en augmentation de 12% par rapport à l'année précédente, selon le ministère de l'Economie.
Les Etats-Unis sont de loin le premier investisseur au Mexique (16 milliards de dollars) devant le Canada (3,8 milliards).
En 2021, le Mexique faisait partie des dix pays au monde recevant le plus d'investissements étrangers, d'après la société d'investissements BlackRock.
Par AFP