En effet, il y a tout juste 78 ans, des milliers de manifestants algériens ont inondé pacifiquement les rues pour célébrer, conformément à de strictes conditions, la fin de la Seconde Guerre mondiale en Europe et la victoire des Alliés sur les forces de l'Axe en Europe. La France a, toutefois, réagi violemment à ces manifestations en ordonnant une répression sanglante ayant coûté la vie à des milliers de personnes.
L'histoire algérienne parle de 45.000 morts tandis que des historiens occidentaux avancent un bilan de 15.000 à 20.000 morts, dont une centaine d'Européens.
Ce jour-là, le mouvement de protestation, initié à Sétif, s'est rapidement propagé aux villages voisins, incluant Guelma et Kherrata, et a persisté jusqu'en septembre 1945. Ces massacres sont considérés comme un précurseur de la guerre d'Algérie qui a débuté neuf ans plus tard, le 1er novembre 1954.
Plus de sept décennies écoulées et la France n'a toujours pas reconnu de manière solennelle la responsabilité de l'Etat dans les massacres du 8 mai, même si quelques ambassadeurs français et hauts fonctionnaires d'Etat ont évoqué entre autres "une tragédie inexcusable" (Hubert Colin de Verdière en 2005), "un déchaînement de folie meurtrière" (Bernard Bajolet en 2008) et "un système profondément injuste et brutal" (François Hollande en 2012 devant le Parlement algérien).
Par conséquent, le collectif unitaire pour la reconnaissance des crimes coloniaux a lancé un appel à une manifestation le lundi 8 mai à midi.