France: Macron lance l'Acte II de son plan "Marseille en grand"

  26 Juin 2023    Lu: 562
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"Tout doit encore aller plus vite": pour l'acte II de "Marseille en grand", Emmanuel Macron a entamé lundi une visite de trois jours dans la cité phocéenne, avec de premières annonces distillées au quotidien La Provence pour aider la ville à combler ses retards.

Le chef de l'Etat a démarré sa visite, sous un soleil éclatant et sans la moindre "casserolade" ou le moindre manifestant en vue, par un entretien à l'hôtel de ville avec le maire Benoît Payan, à la tête d'une large union de la gauche. Tout un quai du Vieux-Port a été bloqué pour l'occasion à la grande surprise des touristes.

Deuxième ville de France, Marseille est aussi l'une des plus pauvres, avec ses 40.000 logements insalubres, ses quartiers Nord déshérités et son trafic de drogue endémique.

En lançant le plan "Marseille en grand" en septembre 2021, le chef de l'État avait déjà mis cinq milliards d'euros sur la table pour renforcer les effectifs de police, rénover les écoles, l'espace urbain et un réseau de transport en commun souffrant d'un "retard colossal".

Sur ce dernier volet, Emmanuel Macron a annoncé à La Provence le doublement de la subvention à la métropole Aix-Marseille, de 256 à 500 millions d'euros. "En augmentant notamment la contribution pour les projets dans les quartiers Nord", précise-t-il.

Globalement, "tout cela doit aller encore plus vite", a-t-il assuré dimanche au journal local: "Il faut voir très grand", a-t-il insisté, accusant au passage les élus locaux, sans les citer nommément, de "procrastiner".

Comme en 2021, où il était déjà resté trois jours - un record dans l'agenda présidentiel -, le chef de l'État, accompagné notamment par le ministre de l'Intérieur, le Garde des Sceaux, le ministre de l'Éducation ou encore ses collègues de la Culture et de la Santé, va enchaîner les visites --au siège de la police judiciaire, à l'hôpital des armées Lavéran, dans une école primaire en rénovation-- et les échanges avec les habitants.

- Amendes drogues payables en carte -

Le trafic de stupéfiants qui gangrène de nombreux quartiers reste aussi au cœur des enjeux. La guerre pour le contrôle de ces points de vente a déjà fait 23 morts depuis le début de l'année.

Sur ce dossier, le chef de l'Etat a annoncé dimanche au quotidien La Provence que le paiement des amendes forfaitaires pour consommation de drogue pourra bientôt être "immédiat, par carte bancaire ou en liquide". Ce qui permettrait d'améliorer le taux de recouvrement, de seulement 35%, un niveau "inacceptable".

Il a précisé avoir demandé au ministre de l'Intérieur "de préparer un décret pour la fin de l'été". "On a commencé à équiper les agents de 5.000 terminaux de paiement", a-t-il précisé.

Toujours sur ce volet de "Marseille en grand", M. Macron a annoncé à La Provence l'arrivée d'une compagnie de CRS de plus à l'automne, en plus des trois déjà déployées sur le terrain et des 300 nouveaux policiers nommés dans la ville.

Evoquera-t-il le sujet de la réforme de la police judiciaire lors de ses rencontres à "l'Evêché", le siège de la PJ marseillaise, à 12h00 ? Voulue par Gérald Darmanin, cette réforme a fait l'objet de vives critiques des magistrats, d'avocats et d'enquêteurs de la PJ notamment à Marseille, qui estime qu'elle affaiblira les capacités de lutter contre les réseaux au plus haut niveau.

Lundi après-midi, après une visite au chantier de la prison des Baumettes 3, le chef de l'Etat va en tout cas aborder ce sujet de la sécurité avec des Marseillais et notamment les habitants de la cité de la Busserine ou des Campanules, ce quartier où les citoyens s'étaient opposés à l'installation d'un point de deal en janvier.

Le président sera aussi très attendu sur le logement, autre point noir de la ville, avec ses grands ensembles vétustes et ses vieux quartiers décatis.

Si l'Elysée se félicite des premières retombées du plan "Marseille en grand", le changement reste encore peu palpable aux yeux des habitants.

"C'est sale, il y a des rats, les trafics (de drogue), pas de jardin pour les enfants, pas de docteur, pas de travail, tout marche au piston", déplore Ahmad Kaddour, 57 ans, à la cité de la Castellane.

Afp


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