La porte-parole du ministère français de l'Europe et des Affaires étrangères, Anne-Claire Legendre, a répondu à la question d'Anadolu sur la réaction du porte-parole de la Présidence russe Dmitri Peskov, suite à l'annonce de cette fourniture de missiles de longue portée par Paris à Kiev.

Anne-Claire Legendre a, tout d'abord, indiqué que "la livraison des missiles Scalp annoncée par le Président de la République s'inscrit dans notre volonté de renforcer notre soutien à l'Ukraine dans la durée face à l'agression illégale conduite par la Russie", la porte-parole du Quai d'Orsay précisant que "c'est tout le sujet des discussions qui se tiennent aujourd'hui, notamment au sommet de l'Otan [à Vilnius en Lituanie].

Anne-Claire Legendre a également tenu à rappeler "la doctrine qui est notre depuis le début du conflit, en matière de fourniture d'armes", spécifiant qu'"il s'agit à la fois de répondre aux besoins criants de l'Ukraine" notamment de défense anti-aérienne et de capacités d'artillerie, ainsi que "de ne pas être escalatoire", soit de s'assurer que l'usage de ces armes fournies par Paris à Kiev conservent un objectif défensif du territoire ukrainien et qu'elles ne soient pas utilisées pour frapper le territoire russe.

La porte-parole de la Diplomatie française a ajouté que le troisième point de la doctrine française en matière de fourniture d'armes est "de ne pas mettre en question les capacités françaises elles-mêmes", Anne-Claire Legendre soulignant que "cette décision prise par le Président de la République et annoncée hier, répond à ces trois notions".

- Déclaration de la Russie

Pour rappel, le porte-parole de la Présidence russe Dmitri Peskov a déclaré, mardi, que la décision de la France de fournir des missiles de longue portée à l'Ukraine était "une erreur" et que des mesures de riposte seraient prises pour atténuer les risques.

"Bien sûr, il reste à clarifier et à déterminer exactement de quelle portée (en termes de pertes effectives) nous parlons. De notre point de vue, il s'agit d'une décision erronée, lourde de conséquences pour la partie ukrainienne. Car, naturellement, cela nous obligera à prendre des contre-mesures", a déclaré le porte-parole du Kremlin, lors d'un point de presse tenu à Moscou.

Il a ajouté que la livraison de nouvelles armes à l'Ukraine par l'Occident "ne fait qu'aggraver son sort".

"Ces décisions (de fournir des armes plus lourdes) ne peuvent pas, et ne sont pas en mesure de changer le cours de l'"opération militaire spéciale". Elles ne peuvent qu'aggraver le sort du régime ukrainien, du régime de Kiev", a-t-il déclaré.

- Déclaration du ministre français des Armées

Interrogé ce mardi par la chaîne d'information LCI, le ministre français des Armées, Sébastien Lecornu, a refusé de préciser le nombre de missiles de longue portée Scalp qui sont fournies à l'Ukraine. "C'est un signalement stratégique qui pourrait intéresser les Russes", a-t-il répondu, alors que des sources au ministère des Armées ont indiqué à la presse française, ce mardi, que la livraison des Scalp à Kiev a déjà débuté.

Le ministre français des Armées a tenu à préciser que les modèles fournis à l'armée ukrainienne ne sont pas ceux utilisés par la France dont la portée est de 500 kilomètres. Sébastien Lecornu a indiqué qu'il s'agit de la version d'une portée de 250 kilomètres.

"C'est une arme qui permet d'appuyer une percée, d'aller frapper des centres de commandement militaire, des intérêts stratégiques militaires russes, bien au-delà de la ligne de front", a expliqué le ministre, soulignant que les armes fournies par la France à l'Ukraine sont destinées à un usage défensif qui exclut toute utilisation afin de frapper le territoire russe.

Sébastien Lecornu a annoncé, ce mercredi, que son pays a formé 5 200 soldats ukrainiens pour permettre à Kiev de mieux défendre son territoire. "Le soutien de la France à l'Ukraine se poursuit sans relâche", a-t-il écrit sur Twitter, soulignant que "près de 5 200 soldats ont été déjà formés jusqu'à présent, dont 1 600 en Pologne", le ministre ajoutant que son pays vise à former 7 000 militaires ukrainiens d'ici à la fin de l'année.

Avec Agence Anadolu

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