Par voie de communiqué, le PAM souligne qu’il est contraint de procéder à des baisses si drastiques de ses rations que « 24 millions de personnes supplémentaires pourraient sombrer dans une situation d'urgence alimentaire au cours des 12 prochains mois, soit une augmentation de 50% par rapport au niveau actuel », rapporte « Le Figaro ».
L'agence onusienne a fait savoir qu'elle avait du mal à répondre aux besoins mondiaux croissants d'aide alimentaire en raison d’un déficit de financement de plus de 60% enregistré cette année, le plus élevé de son histoire.
« Pour la toute première fois, le PAM a vu ses contributions diminuer alors que les besoins augmentaient régulièrement », déplore l’agence onusienne lauréate du prix Nobel de la paix en 2020.
Selon le journal de Montréal, les experts du PAM estiment que pour chaque 1 % de réduction de l'aide alimentaire, plus de 400 000 personnes risquent de sombrer dans une situation d'urgence alimentaire, soit la dernière étape juste avant la famine, dans la classification de l'Onu.
La responsable de l'organisation, l'Américaine Cindy McCain, veuve de l'ancien candidat à la présidentielle américaine John McCain, a évoqué le besoin urgent de financement supplémentaire.
« Avec un nombre record de personnes dans le monde confrontées à la famine, nous devons augmenter cette aide vitale - et pas la réduire (…) Si nous ne recevons pas le soutien dont nous avons besoin pour éviter de nouvelles catastrophes, le monde connaîtra sans aucun doute davantage de conflits, davantage de troubles et davantage la faim », a-t-elle insisté.
Le PAM affirme que 345 millions de personnes dans le monde sont en proie à une insécurité alimentaire aiguë, au niveau trois ou plus sur une échelle de 5 relative à la classification de l'insécurité alimentaire. Pas moins de 40 millions d'entre elles sont actuellement considérées comme étant en situation d'urgence alimentaire, ce qui signifie qu'elles sont contraintes de prendre des mesures désespérées pour survivre et risquent de mourir de malnutrition.
« L'aide alimentaire du PAM est une bouée de sauvetage vitale, souvent la seule chose qui les sépare de la famine », déclare l’organisation onusienne.
Le PAM a indiqué qu'il avait déjà été contraint de procéder à des réductions massives dans près de la moitié de ses opérations d'aide dans le monde et notamment dans des zones de crise aiguë comme l'Afghanistan, le Bangladesh, Haïti et la Syrie.
Les experts de l'agence alimentaire alertent contre « un cercle vicieux » humanitaire, dans lequel le PAM se verrait contraint « de ne secourir que ceux qui meurent de faim au détriment de ceux qui sont affamés ».