Parmi elles, la prévention de la pauvreté dès l’enfance, le retour à l’emploi, la lutte contre la grande exclusion et des mesures pour que la transition écologique ne pèse pas trop sur les plus démunis. Plus concrètement, les mesures qui pourraient figurer dans ce « Pacte des solidarités » sont la création d’un « passe colo » pour les enfants de CM2, l’ouverture des collèges en Rep et Rep + de 8 heures à 18 heures - y compris pour les élèves ayant fini leurs cours ou en attente de les commencer - pour « lutter contre l’inégalité scolaire », ou encore la création de 200 000 places de crèches d’ici à 2030.
D’autres volets sont également prévus pour lutter contre la stigmatisation des plus pauvres, adapter les politiques publiques à certains territoires ruraux ou aux outremers, ou simplifier les relations avec les associations. « Il faut que le gouvernement montre qu’il prend la mesure de ce qu’il se passe sur le plan de la pauvreté et de la précarité », déclare le président de la Fédération des acteurs de la solidarité, Pascal Brice.
« C’est déterminant, ce 18 septembre. On en attend beaucoup, même si on n’a pas pour l’instant de signaux qui montrent une ambition énorme », abonde le délégué général de la Fondation Abbé Pierre, Christophe Robert.
Les « territoires zéro non-recours », visant à détecter les usagers qui ne demandent pas de prestations sociales alors qu’ils y ont droit, pourraient également faire partie du pacte, tout comme le second plan quinquennal « Logement d’abord », dont l’objectif est d’accompagner vers le logement des personnes sans domicile.
Des mesures qui vont « dans le bon sens » mais jugées « largement insuffisantes » par les associations de lutte contre la précarité. Elles réclament notamment une revalorisation des minima sociaux, une hausse des aides au logement (APL), la fin des fermetures des places en hébergement d’urgence ou encore la régularisation des travailleurs sans-papiers dans les secteurs en tension.
15 % de la population française est pauvre
La pauvreté touche 9,2 millions de personnes, soit près de 15 % de la population française selon l’Insee. Plus d’une personne sur 10 rogne sur le chauffage, l’alimentation, divers produits et services.
Dans ce contexte, marqué également par une forte inflation, les demandes affluent auprès des distributeurs d’aide alimentaire, conduisant des associations au bord de la rupture, comme les Restos du Cœur qui ont poussé un cri d’alarme début septembre.
Lancé en 2018 et doté de 8 milliards d’euros sur quatre ans, le précédent plan de lutte contre la pauvreté contenait plusieurs mesures dont des « bonus mixité » pour les crèches accueillant davantage d’enfants défavorisés dans les quartiers sensibles, des petits-déjeuners gratuits à l’école en zone prioritaire ou encore la création d’un « revenu universel d’activité », qui n’a jamais vu le jour. (AFP)