Selon l’agence onusienne basée à Rome, cela correspond à des pertes moyennes de 123 milliards d’USD par an, soit 5 % du produit intérieur brut (PIB) agricole mondial annuel. C’est ce qui ressort d’un nouveau rapport publié aujourd’hui par la FAO.
Cette première évaluation porte principalement sur les cultures et l’élevage, mais les auteurs du rapport indiquent que le montant des pertes serait bien plus élevé si nous disposions de données rigoureuses sur les pertes occasionnées dans le sous-secteur de la pêche et de l’aquaculture et dans celui des forêts.
Des pertes élevées en Asie et en Afrique
« L’agriculture est l’un des secteurs les plus exposés et les plus vulnérables vis-à-vis des risques de catastrophe, car elle dépend fortement des ressources naturelles et des conditions climatiques. La répétition des catastrophes risque de saper les progrès réalisés en matière de sécurité alimentaire et de nuire à la durabilité des systèmes agroalimentaires », met en garde le Directeur général de la FAO, Qu Dongyu, dans l’avant-propos du rapport.
Les pertes mondiales cachent des disparités importantes entre les régions, les sous-régions et les groupes de pays. Les catastrophes ont ainsi frappé le plus durement les pays à faible revenu et les pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure, avec des pertes représentant jusqu’à 15 % du PIB agricole total de ces deux groupes de pays.
Les catastrophes ont également pesé lourdement sur les petits États insulaires en développement (PEID), ceux-ci ayant essuyé des pertes de près de 7 % de leur PIB agricole.
Selon le rapport, l’Asie est de loin la région où la part des pertes économiques totales est la plus élevée, suivie par l’Afrique, l’Europe et l’Amérique qui ont également enregistré des pertes d’une ampleur semblable. Cependant, les pertes ne représentent que 4 % de la valeur ajoutée du secteur agricole en Asie, contre 8 % en Afrique. Les disparités sont encore plus importantes entre les sous-régions.
Pertes équivalentes à l’ensemble de la production céréalière française en 2021
En valeur absolue, les pertes sont plus importantes dans les pays à revenu élevé, les pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure et les pays à revenu intermédiaire de la tranche supérieure. Cependant, c’est dans les pays à faible revenu, et en particulier dans les Petits Etats insulaires en développement, que les pertes en proportion de la valeur ajoutée agricole sont les plus importantes.
Par ailleurs, le rapport laisse entrevoir une évolution à la hausse des pertes pour les principales catégories de produits. En effet, les pertes annuelles dans la catégorie des céréales se sont chiffrées à 69 millions de tonnes en moyenne au cours des 30 dernières années, soit l’équivalent de l’ensemble de la production céréalière française en 2021.
Viennent ensuite les pertes dans la catégorie des fruits et légumes et dans celle des plantes sucrières, qui se sont élevées en moyenne pour chacune d’elles à près de 40 millions de tonnes par an. Concernant les fruits et les légumes, ce chiffre équivaut à la production totale du Japon et du Viet Nam pour cette catégorie de produits en 2021.
Vers une plus grande résilience
Les pertes moyennes pour ce qui est de la viande, des produits laitiers et des œufs sont estimées à 16 millions de tonnes par an, ce qui correspond à l’ensemble de la production réalisée en 2021 dans ces catégories par le Mexique et l’Inde réunis.
Le nombre de catastrophes recensées chaque année dans le monde est passé d’une centaine dans les années 1970 à 400 environ au cours des deux dernières décennies. Dans ces conditions, les agriculteurs, en particulier les petits exploitants qui n’irriguent pas leurs parcelles, sont les acteurs les plus vulnérables des systèmes agroalimentaires et les principales victimes des catastrophes.
Selon la FAO, Il s’agit désormais de définir des approches multisectorielles et multi-aléas en matière de réduction des risques de catastrophe. Il faut également engager des investissements plus importants en faveur de la résilience, qui permettent de réduire les risques de catastrophe dans l’agriculture et d’améliorer la production agricole et les moyens d’existence.
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