Le président Aliyev adresse un message aux participants de la conférence « Décolonisation : l’autonomisation des femmes et le développement »

  21 Novembre 2023    Lu: 611
  Le président Aliyev adresse un message aux participants de la conférence « Décolonisation : l’autonomisation des femmes et le développement »

Le président de la République d'Azerbaïdjan, Ilham Aliyev a adressé un message aux participants de la conférence internationale intitulée « Décolonisation : l’autonomisation des femmes et le développement », organisée par le Groupe d'initiative de Bakou.

Chers participants à la conférence,

Mesdames et messieurs,

Je vous souhaite la bienvenue à l’occasion de l’ouverture de la conférence internationale intitulée « Décolonisation : l’autonomisation des femmes et le développement ». Il est réjouissant de voir le rassemblement de plus de 40 représentants provenant de 18 pays de différents continents une fois encore à Bakou pour condamner la politique colonialiste, qui est malheureusement poursuivie encore au XXIe siècle, et pour faire connaître à la communauté mondiale les faits sur la situation des femmes dans les territoires sous domination coloniale, mener un travail systématique et cohérent en faveur de l’élimination du colonialisme, et leur organisation.

Le respect manifesté depuis toujours aux femmes en Azerbaïdjan, le fait de les honorer est l’une des plus hautes qualités morales de notre peuple. Les femmes azerbaïdjanaises ont contribué à la résolution des questions vitales à toutes les périodes de notre histoire, ainsi qu’à la lutte pour la liberté de notre peuple et à la libération de nos terres de l’occupation arménienne.

En tant que président du Mouvement des non-alignés, la République d’Azerbaïdjan a toujours accordé une attention particulière aux questions d’actualité pour l’humanité et a mené un travail efficace pour éliminer les injustices auxquelles sont confrontées les peuples. À ce titre, le rapprochement des thèmes de la femme et du colonialisme et le renforcement du rôle des femmes dans le processus de décolonisation sont une exigence du temps. Au XXIe siècle, les femmes sont encore soumises, malheureusement, à l’esclavage et à l’exploitation dans les colonies, ce qui signifie qu’elles sont privées de leurs droits humains fondamentaux.

L’Azerbaïdjan est très préoccupé par la poursuite du colonialisme, en particulier par la violation flagrante des droits des femmes et des enfants dans les colonies. La France, qui contrôle actuellement 13 territoires d’outre-mer et s’immisce également dans les affaires intérieures de ses anciennes colonies situées sur différents continents, poursuit sa politique de néocolonialisme malgré les exigences des organisations internationales et des peuples luttant pour leur indépendance depuis de nombreuses années.

La majorité des crimes sanglants de l’histoire coloniale de l’humanité ont été commis par la France. La France, qui a occupé des dizaines de pays en Afrique, en Asie du Sud-Est, dans les océans Pacifique, Atlantique et Indien et en Amérique latine, a pillé leurs ressources et réduit leurs peuples en esclavage pendant de nombreuses années, y a commis de nombreux crimes militaires et crimes contre l’humanité, et les forces armées françaises ont soumis des centaines de milliers de civils au génocide pour leur appartenance ethnique et religieuse. Le trafic d’esclaves, auquel la France s’est activement engagée, constitue l’une des pages les plus honteuses de l’humanité. Des millions d’Africains ont été victimes de la politique de l’esclavage de la France.

En tant que président du Mouvement des non-alignés, j’ai énuméré à plusieurs reprises, en citant des faits, de nombreux crimes contre l’humanité et atrocités commis par la France dans les pays occupés. Plusieurs millions de personnes innocentes, dont les femmes et les enfants, ont été tués par la France en Algérie, au Maroc, en Tunisie, au Mali, à Djibouti, au Nigeria, au Tchad, au Sénégal, au Bénin, en Côte d’Ivoire, en République centrafricaine, au Gabon, au Togo, au Cameroun, au Vietnam, dans l'Union des Comores, en Haïti et dans d’autres pays. La France est à la fois responsable du massacre de plus de 800 000 membres des Tutsis au Rwanda en 1994.

Malgré la proclamation en 1975 de l’indépendance de l’archipel, Mayotte y comprise, par l'Union des Comores et la confirmation de la souveraineté de l`Etat comorien sur l’île de Mayotte par l’Assemblée générale des Nations Unies, la France continue de contrôler l’île de Mayotte comme un département.

L’Assemblée générale des Nations Unies a adopté plus de 20 résolutions et confirmé la souveraineté des Comores sur l’île de Mayotte. L’ONU a également condamné les référendums organisés par le gouvernement français sur l’île de Mayotte dans l’archipel des Comores et les a jugés invalides. Dans le même temps, il a rejeté l’organisation par la France de toute autre forme de référendum ou de consultation sur l’île de Mayotte de l’archipel des Comores, ainsi que toute loi étrangère légalisant la colonisation française de ladite île sous quelque forme que ce soit. L’ONU considère, dans la même résolution, l’occupation de l’île de Mayotte par la France comme une insulte flagrante à l’unité nationale des Comores, membre de l’ONU. Malgré de nombreuses décisions des Nations Unies, la France n’a cessé d’organiser des référendums sur l’île de Mayotte, en violation flagrante du droit international. C’est pour cette raison que les résultats des référendums sont illégitimes.

Outre les Nations Unies, le Conseil exécutif de l’Union africaine et l’Organisation de la Coopération islamique ont adopté des décisions sur l’appartenance de l’île de Mayotte aux Comores. En dépit des appels des organisations internationales et de la communauté internationale, la France a inscrit Mayotte dans sa constitution en 2003. En 2011, Mayotte est devenue le 101e département de la France, et en 2014, une région ultrapériphérique de l’Union européenne. L’accord du statut de région ultrapériphérique de l’UE à l’île de Mayotte constitue la reconnaissance de Mayotte comme partie intégrante de la France.

Comme on le voit, en abusant de son statut de membre permanent du Conseil de sécurité des Nations Unies et en continuant de violer grossièrement les normes et principes du droit international, la France a annexé par la force le territoire d’un autre pays à son territoire. Il s’agit d’une occupation et d’une annexion.

Les nouvelles méthodes honteuses du colonialisme français perdurent aujourd’hui parce que la politique et la mentalité n’ont pas changé, bien que des siècles se soient écoulés. Les peuples des territoires d’outre-mer réunis à cette conférence luttent depuis de nombreuses années pour leur indépendance. Incapable d’abandonner son histoire du colonialisme, la France ne respecte pas les rêves de liberté et les droits des peuples vivant dans les collectivités et territoires d’outre-mer hors d’Europe, dans les océans Pacifique, Indien et Atlantique, et cherche à tout prix à empêcher la réalisation de ces rêves. En outre, elle continue de s’ingérer grossièrement dans les affaires intérieures de ses anciennes colonies sur le continent africain, ce qui constitue un obstacle à la stabilité. Les opinions exprimées par les politiques provenant des territoires d’outre-mer sur le colonialisme français sont effrayantes.

La France déstabilise non seulement ses colonies anciennes et actuelles, mais aussi notre région, le Caucase du Sud, en soutenant les tendances de séparatisme et les séparatistes. En fournissant des armes à l’Arménie, elle met en œuvre une politique militariste, encourage les forces revanchistes et ouvre la voie au déclenchement de nouvelles guerres dans notre région. Dans le même temps, la France abuse de son statut de membre permanent du Conseil de sécurité des Nations Unies pour mener sa politique biaisée et partiale, se lance dans des intrigues géopolitiques dans diverses régions et tente d’utiliser les organisations occidentales comme moyen de pression sur d’autres États.

La France devrait mettre en œuvre les décisions de la Cour internationale de Justice concernant les essais nucléaires effectués dans l’océan Pacifique et cesser de donner des leçons aux autres pays.

Nous observons que le racisme, la xénophobie et l’islamophobie se développent parallèlement aux tendances néocolonialistes en France. La France, qui doit faire face à ce genre de tendances préoccupantes et dangereuses, doit prêter de l’attention aux graves problèmes au sein de son pouvoir. La récente expulsion des troupes françaises du Mali, du Niger et du Burkina Faso a montré une fois de plus que sa politique néocolonialiste impitoyable en Afrique est condamnée à l’échec. La France, qui devrait avoir honte de son histoire de colonialisme riche en crimes sanglants, parle de soi-disant nettoyage ethnique dans d’autres pays, au lieu de s’excuser pour les atrocités qu’elle a commises.

L’Azerbaïdjan, en tant que président du Mouvement des non-alignés, soutient les peuples luttant contre le colonialisme et tentant de se libérer. Votre présence à la réunion ministérielle tenue à Bakou les 6 juillet et 20 octobre 2023 dans le cadre de la présidence azerbaïdjanaise du Mouvement des non-alignés, ainsi que le 22 septembre dernier au siège de l’Assemblée générale des Nations Unies à New York et aujourd’hui de nouveau à Bakou, à un événement consacré à la lutte contre le colonialisme, ses conséquences et le néocolonialisme, qui revête une importance particulière pour l’humanité, constitue une manifestation évidente du soutien de l’Azerbaïdjan à cette question en tant que président du Mouvement des non-alignés.

Il est très important de porter, à travers de toutes les plateformes possibles, le thème de la lutte contre le néocolonialisme à l’attention de la communauté internationale. À ce titre, il convient de relancer davantage les activités de la 4ème Commission de l’Assemblée générale des Nations Unies et la lutte dans le cadre des organisations internationales. Le rôle des femmes doit être renforcé encore davantage et leur lutte pour la décolonisation doit être soutenue plus fortement.

La conférence d’aujourd’hui constitue une bonne occasion pour discuter des défis et des opportunités figurant à l’agenda mondial concernant le colonialisme, ses conséquences et la lutte contre le néocolonialisme. Je crois que les discussions tenues au cours de la conférence contribueront à la mobilisation des efforts communs en matière de lutte contre le colonialisme et à la promotion de nouvelles idées et initiatives visant le bien-être de l’humanité afin de laisser un « monde libéré du colonialisme » aux générations futures.

Je vous exprime mes meilleurs vœux et souhaite du succès à la conférence.

Azertac


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