Le responsable de la police de Papouasie-Nouvelle-Guinée David Manning a déclaré que des "opérations ciblées" étaient en cours pour rétablir "la loi et l'ordre".
Des effectifs supplémentaires ont été déployés, a indiqué M. Manning, précisant que ceux-ci "ont reçu l'instruction claire d'utiliser tous les moyens nécessaires pour empêcher de nouvelles violences et des représailles", a-t-il déclaré.
Les faits se sont déroulés dimanche avant l'aube près de la ville de Wabag (nord), sur les hauts-plateaux à quelque 600 kilomètres au nord-ouest de la capitale Port Moresby, selon M. Manning.
Les victimes sont probablement des combattants tribaux tombés dans une embuscade tendue par un groupe rival dimanche avant l'aube, selon les forces de l'ordre.
"Nous pensons qu'il y a encore des corps dans la brousse", a ajouté le commissaire adjoint de la police Samson Kua.
La police a reçu des vidéos et des photos qui proviendraient des lieux où se sont déroulées ces violences. Elles montrent des images de corps ensanglantés présentant de graves blessures, allongés côte à côte sur le bord de la route ou empilés à l'arrière d'un camion.
Des affrontements tribaux, souvent déclenchés par des conflits territoriaux et des accusations de vol, se produisent depuis des siècles dans cette partie de l'île. L'afflux d'armes automatiques a rendu les affrontements plus meurtriers et intensifié les violences.
M. Kua a déclaré que les tireurs avaient utilisé un véritable arsenal, comprenant des fusils SLR, AK-47, M4, AR15 et M16, ainsi que des fusils à pompe et des armes à feu de fabrication artisanale.
Il semblerait que les combats se poursuivent dans une zone rurale située à proximité des lieux où se sont produites ces violences.
- "Très inquiétant" -
Le commandant par intérim de la police de la province, Patrick Peka, a déclaré que de nombreux morts semblaient être des mercenaires, des hommes qui parcourent la campagne en proposant d'aider les tribus à régler leurs comptes avec leurs rivaux.
"La police et le gouvernement ne peuvent pas faire grand-chose lorsque les chefs et les élites éduquées fournissent des armes, des munitions et font appel aux services d'hommes armés venant d'autres régions de la province", a déclaré M. Peka.
Le gouvernement de l'île s'est essayé à la répression, la médiation, l'amnistie et d'autres méthodes pour endiguer les violences, sans grand succès.
L'armée a déployé une centaine de soldats dans la région, mais cela a eu un impact limité et les services de sécurité restent insuffisants en matière d'effectif et d'armement.
Les violences ont souvent lieu dans des communautés isolées, quand des clans lancent des raids ou des embuscades pour se venger d'attaques antérieures.
Les exactions commises s'avèrent souvent particulièrement violentes, les victimes étant découpées à la machette, brûlées, mutilées ou torturées.
Des civils, notamment des femmes enceintes et des enfants, ont été pris pour cible par le passé.
Les policiers, qui disposent d'un faible revenu, affirment ne pas disposer des moyens nécessaires pour accomplir leur mission.
Les opposants au gouvernement du Premier ministre James Marape ont demandé lundi le déploiement de davantage de policiers et la démission du responsable de la police du pays.
La population de Papouasie-Nouvelle-Guinée a plus que doublé depuis 1980, ce qui exerce une pression croissante sur les terres et les ressources et exacerbe les rivalités tribales.
Le Premier ministre de l'Australie voisine, Anthony Albanese, a qualifié lundi l'incident de "très inquiétant".
"Nous apportons un soutien considérable, notamment pour la formation des policiers et la sécurité en Papouasie-Nouvelle-Guinée", a-t-il déclaré à la chaîne publique ABC, ajoutant que l'Australie reste "disponible pour apporter tout le soutien possible".
AFP