Kathy Hochul, élue démocrate centriste, avait fait volte-face en juin en suspendant sine die l'ouverture d'un péage dans une partie de Manhattan, l'un des cinq arrondissements de la ville de New York. L'objectif de cet impôt direct de 15 dollars (près de 14 euros) par passage, prélevé à l'entrée du centre de cette île new-yorkaise, était de désengorger ses légendaires grandes artères et d'améliorer la qualité de l'air. Premier système de péage en centre-ville aux États-Unis -- après Londres, Stockholm ou Singapour --, le projet devait rapporter un milliard de dollars par an et renflouer le budget du tentaculaire réseau du métro, en piteux état, emprunté par des millions de New-Yorkais.
Après l'avoir promue, Kathy Hochul avait critiqué une «taxation sur la circulation faisant peser trop de risques sur les New-Yorkais» dans l'une des villes les plus chères de la planète et à la circulation infernale. Le renoncement est survenu dans un contexte d'inflation à quelques mois des élections présidentielle et législatives de novembre. «La décision de la gouverneure Hochul de suspendre la taxe anti-embouteillages prive les New-Yorkais de leur droit à un air plus propre», ont protesté les associations dans leurs plaintes.
Le péage avait toutefois été combattu par les associations de taxis et VTC et l'État voisin du New Jersey. Près de 700.000 véhicules, circulant à 11 km/h en moyenne dans la zone concernée de Manhattan, auraient dû être taxés chaque jour. Le projet remonte à 2007 lorsque le milliardaire Michael Bloomberg était maire. Mais il n'avait été acté qu'en 2019 sous l'ancien édile très à gauche Bill de Blasio, prédécesseur d'Eric Adams, un ex-policier de l'aile droite du Parti démocrate.
afp