Organisé par la Fédération internationale d'astronautique (FIA), ce congrès annuel réunit depuis 1950 les scientifiques, ingénieurs, entreprises et dirigeants politiques des nations spatiales pour débattre de la coopération mondiale, en dépit des tensions géopolitiques affectant le secteur.
Les groupes privés, notamment la société SpaceX fondée par Elon Musk, s'inscrivent désormais comme des acteurs majeurs de l'exploration spatiale, devenant grâce à leurs technologies des partenaires indispensables aux agences nationales ou intergouvernementales.
La Nasa, l'agence spatiale américaine, a ainsi évoqué la possibilité de faire appel à des entreprises privées pour remplacer la Station spatiale internationale (ISS), qui sera obsolète en 2030.
Mis en orbite il y a plus de 20 ans, l'ISS est devenu un symbole de la diplomatie et de la coopération spatiale en dépit des différends entre les Etats-Unis et la Russie dans les années 1990. Mais cette coopération internationale s'est fracturée depuis l'invasion de l'Ukraine par la Russie, dont l'agence spatiale, hitoriquement puissante, ne sera pas officiellement présente à Milan.
Elle est également mise à mal par la concurrence entre les différentes puissances spatiales.
La Chine, qui possède sa propre station spatiale "Tiangong" hébergeant des astronautes chinois depuis trois ans, se livre une bataille avec les Etats-Unis dans la course à la Lune, où aucun humain n'a mis les pieds depuis 1972.
Les deux puissances, qui investissent des milliards dans leurs programmes, s'appuient également sur les entreprises privées concurrentes pour atteindre leurs objectifs.
Dans une optique différente, l'Europe, qui connaît des difficultés dans ses objectifs spatiaux depuis la rupture avec la Russie dont les fusées Soyouz jouaient un rôle clé, souhaite retrouver sa souveraineté spatiale en réduisant sa dépendance aux concurrents et en privilégiant les entreprises de ses pays membres.
Selon des sources industrielles, l'entreprise italienne Leonardo, et les groupes français Thales et Airbus ont entamé des pourparlers préliminaires en vue de combiner leurs activités dans le domaine des satellites, où la pression de SpaceX, plus grand opérateur de satellites au monde, s'accroît.
Face à la concurrence privée et aux efforts déployés par la Nasa pour trouver des remplaçants privés à l'ISS, des rapprochements transatlantiques ont eu lieu, comme la coentreprise créée cette année entre Airbus et la société américaine Voyager répondant à la demande européenne en matière de recherche et d'exploitation en orbite terrestre basse.
"C'est la période la plus excitante dans l'espace depuis l'ère Apollo dans les années 1960", a déclaré à Reuters Clay Mowry, président de la FIA. (Reuters)