«Reconquête de souveraineté sur ce segment clé pour nos armées, en moins de deux ans», s’est-il félicité. Les 100 premiers exemplaires de cette nouvelle arme 100% française seront destinés à l’Ukraine, «dans les prochaines semaines». Elles seront ensuite livrées à l’armée française.
Ce premier drone suicide, ou drone kamikaze, français a été baptisé Colibri. Il peut agir à une portée de 5 km, principalement sur les véhicules légers. Sa précision est annoncée métrique et son autonomie de 45 minutes. Il a été conçu et fabriqué par le groupe d'armement franco-allemand KNDS et le droniste français Delair pour moins de 20.000 euros l’unité. Le modèle de cette toute nouvelle munition rôdeuse est basé sur le drone UX11 de l’entreprise française, qui est déjà utilisé par les forces spéciales françaises depuis 2019, et dont une centaine a été envoyée en Ukraine depuis l’été 2023.
Sébastien Lecornu avait annoncé la commande de ces drones suicides made in France en mars dernier. Le projet a pris un peu de retard, puisque les livraisons à l’Ukraine étaient prévues pour l’été 2024. En réalité, la France n’a pas attendu la guerre en Ukraine pour s’intéresser à ce type d’armes, qui avaient déjà été massivement utilisées pendant la guerre du Haut-Karabagh de 2020. Dès 2021, le Commandement des opérations spéciales (COS) avait émis le désir d’en posséder. Un an plus tard, l’Agence de l’innovation de défense (AID) avait lancé la procédure. Deux projets ont été retenus : Colibri et Larinae. Ce dernier a été confié à KNDS d’un côté, et au fabricant de missile MBDA et au droniste Novadem de l’autre.
Le modèle de KNDS, conçu en collaboration avec EOS Technologie et TRAAK, aura une portée de 80 à 120 km et une autonomie de trois heures. Il sera capable de traiter toutes les menaces blindées en déjouant leurs systèmes de protection active. Les premières démonstrations avec une charge inerte auront lieu début 2025. Le modèle de MBDA, baptisé «Mutant», sera également une arme anti-chars, d’une portée de 50 km.
Le Figaro