L'Union européenne adopte jusqu'à 35% de surtaxes sur l’importation de voitures électriques depuis la Chine

  30 Octobre 2024    Lu: 577
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Bruxelles hausse le ton face à Pékin. La Commission européenne a adopté mardi le règlement instituant des droits de douane supplémentaires sur les voitures électriques importées de Chine, qui sont accusées de créer une concurrence déloyale.

Malgré l'hostilité de l'Allemagne, Bruxelles a décidé d'ajouter aux 10% de taxe déjà en place une surtaxe allant jusqu'à 35% sur les véhicules à batterie de fabrication chinoise, selon le texte du règlement mis en ligne. La décision doit être publiée mercredi 30 octobre au Journal officiel de l'UE et entrer en vigueur dès jeudi. 

L'objectif affiché est de rétablir des conditions de concurrence équitables avec des constructeurs accusés de profiter de subventions publiques massives. Il s'agit de défendre la filière automobile européenne et ses quelque 14 millions d'emplois contre des pratiques jugées déloyales identifiées au cours d'une longue enquête de la Commission.

«Décision politiquement motivée»
Une organisation représentant les entreprises chinoises en Europe a condamné les nouvelles surtaxes et appelé à l'arrêt des mesures qu'elle juge «protectionnistes». «Nous regrettons profondément et sommes insatisfaits de la décision politiquement motivée et tournée vers l'intérieur» qu'a prise l'UE, a déclaré mardi dans un communiqué la Chambre de commerce chinoise auprès de l'UE (CCCEU).

Pékin avait déjà dénoncé des «pratiques protectionnistes injustes et déraisonnables» après le feu vert donné début octobre par les États membres de l'UE au projet de surtaxes de la Commission. Jusqu'au dernier moment, le commissaire européen au Commerce, Valdis Dombrovskis, a poursuivi le dialogue avec le ministre chinois du Commerce, Wang Wentao, pour tenter de trouver une solution négociée. En vain. 

Pékin saisit l’OMC
«La Chine n'approuve pas et n'accepte pas cette décision. Elle a intenté une action dans le cadre du mécanisme de règlement des différends de l'Organisation mondiale du commerce (OMC)», a indiqué un porte-parole du ministère du Commerce dans un communiqué mardi soir. «La Chine continuera à prendre toutes les mesures nécessaires pour sauvegarder avec fermeté les droits et intérêts légitimes des entreprises chinoises», a-t-il souligné.

Pékin a cependant laissé mercredi la porte ouverte à des discussions. «La Chine a toujours prôné le règlement des différends commerciaux par le dialogue et la consultation, et fait de son mieux pour y parvenir. Les équipes techniques des deux parties mènent actuellement une nouvelle phase de consultations», a indiqué le porte-parole du ministère du Commerce. «Nous espérons que l'UE travaillera avec la Chine de manière constructive, suivra les principes de pragmatisme et d'équilibre, prendra en compte les principales préoccupations de chacun, afin de parvenir le plus rapidement possible à une solution acceptable pour les deux parties et d'éviter une escalade des frictions commerciales.»

À tout moment, les surtaxes pourraient être supprimées si un accord était trouvé sur d'autres moyens pour compenser le préjudice identifié par l'enquête européenne. La Chine menace de frapper les intérêts européens. Elle a déjà répliqué en lançant des enquêtes antidumping visant le porc, les produits laitiers et les eaux-de-vie à base de vin importés d'Europe, dont le cognac. De quoi faire fléchir certains membres de l'UE.

afp


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