Le missile intercontinental a été «lancé depuis la région d’Astrakhan», précise le communiqué ukrainien, près de la mer Caspienne et à plus de 1000 kilomètres de sa cible. Le modèle d’ICBM n’a en revanche pas été précisé.
Jamais un missile intercontinental, arme développée durant la guerre froide pour la dissuasion nucléaire, n’avait été employé sur le champ de bataille, par la Russie ou par un autre pays parmi la poignée de ceux disposant de ce type de vecteur. Si la Russie a utilisé des missiles hypersoniques Kinjal dès le début de son invasion de l’Ukraine en mars 2022 -134 précisément selon le ministère ukrainien de la Défense -, elle franchit donc une nouvelle étape si cette frappe était avérée. «C’est davantage un avertissement qu’autre chose», commente une source militaire française au Figaro sur la base de renseignements en source ouverte. «Si c’est avéré, c’est sérieux. Cela permettrait aux Russes de souligner à la fois leur détermination et leur crédibilité (opérationnelle, technique et politique - les trois ingrédients de la dissuasion nucléaire)», précise un autre haut gradé. «Si c’est confirmé, c’est symboliquement très fort. Du jamais vu», commente un fin connaisseur du dossier.
Ces missiles, qui ont une portée de plus de 5500 km, selon la classification internationale, et atteignent des vitesses vertigineuses - jusqu’à plus de Mach 20, peuvent emporter une ogive conventionnelle aussi bien que nucléaire. Les missiles intercontinentaux, tirés sur terre depuis des silos ou des plateformes mobiles, sont d’ailleurs l’une des principales composantes de la dissuasion nucléaire russe, avec les missiles balistiques tirés par les sous-marins lanceurs d’engins et les armes déployées par les bombardiers stratégiques.
Sur les réseaux sociaux, une vidéo d’une attaque dans le ville de Dnipro, le long du Dniepr, a émergé ce mercredi matin.
Le Figaro
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