Le pays «continue de battre des records en matière d'accueil du tourisme international», s'est félicité lors d'une conférence de presse Jordi Hereu, en précisant que cette dynamique avait entraîné une forte hausse des dépenses touristiques.
Deuxième destination touristique derrière la France, qui a reçu 98 millions de visiteurs en 2023 selon l’agence publique Atout France, l’Espagne a ainsi engrangé 126 milliards d’euros de recettes grâce aux visiteurs étrangers, contre 108 milliards il y a un an. Dans son dernier rapport, publié début décembre, l’association de professionnels Mesa del Turismo avait parié sur l’accueil de 95 millions de visiteurs en 2024, pour un niveau de dépense de 200 milliards d’euros en intégrant celles des touristes nationaux.
Cette fréquentation record est une bonne nouvelle pour l’économie espagnole, qui devrait enregistrer une croissance de 3,1% en 2024 selon la Banque d’Espagne - soit un niveau nettement supérieur à celui de la zone euro, où la croissance devrait plafonner à 0,8% selon la Banque centrale européenne. Mais elle suscite de fortes crispations au sein de la population, qui dénonce ses effets négatifs, notamment sur le logement - la prolifération des appartements touristiques étant accusée de faire flamber les loyers en réduisant le nombre de logements disponibles pour les habitants.
Cette situation a poussé le premier ministre socialiste Pedro Sánchez à annoncer lundi une nouvelle batterie de mesures, dont une hausse de la fiscalité sur les locations touristiques et une forte progression de la taxe sur les logements achetés par les citoyens non européens ne résidant pas en Espagne, qui pourrait atteindre 100% de la valeur du bien.
AFP