Concrètement, l’administration Trump aurait demandé aux agents fédéraux de la Cybersecurity and Infrastructure Security Agency (CISA) d’arrêter de suivre les activités de cybermalveillance russes. Cette pause s'inscrit dans un processus plus large de réévaluation des opérations américaines vis-à-vis de la Russie.

Ces nouvelles instructions, qui n’ont pas encore été rendues publiques, ont été émises avant l’échange entre Donald Trump et Volodymyr Zelensky dans le bureau ovale vendredi, rapporte le New York Times, informé par des responsables américains anonymes.

Sollicité par l'AFP, le Pentagone n'a pas fait de commentaire, invoquant la nécessaire préservation de la sécurité opérationnelle. Comme les autres opérations clandestines, les actions dans le domaine cyber ne sont pratiquement jamais commentées par les autorités. «Il n'y a pas de plus grande priorité pour le secrétaire (Pete) Hegseth que la sécurité du combattant dans toutes les opérations, y compris dans le domaine cybernétique», a déclaré un responsable du Pentagone.

Un autre incident, datant de la semaine dernière, confirme, selon The Guardian , la nouvelle stratégie adoptée par les Américains. Lors d’une prise de parole devant un groupe de travail des Nations Unies sur la cybersécurité, la sous-secrétaire à la cybersécurité internationale au département d’État, Liesyl Franz, a déclaré que les États-Unis étaient préoccupés par les menaces perpétrées par certains États comme la Chine et l’Iran, sans mentionner la Russie.

Cette pause intervient alors que Donald Trump est en train de conduire un rapprochement historique avec Moscou, amorcé autour de la guerre en Ukraine. Après avoir été l’un des principaux soutiens de Kiev contre l'agression russe, Washington, sous l'impulsion de son nouveau président, semble vouloir contraindre l'Ukraine à accepter un cessez-le-feu sans nécessairement se préoccuper des garanties de sécurité, ce que refuse Kiev et fait les affaires de Moscou.

La Russie est pourtant régulièrement accusée par de hauts responsables américains de pénétrer les réseaux nationaux, «y compris au cours des premières semaines de l’administration Trump», précise le New York Times. La dernière campagne présidentielle n’a d’ailleurs pas été épargnée. Le Cyber ​​Command américain a mené des opérations secrètes pour entraver ou limiter les stratégies d’influence menées par la Russie, ont rapporté des agences de renseignement américaines de l’administration Biden. Durant l’année 2024, les Russes auraient également multiplié les attaques contre des hôpitaux et des villes américaines, selon des responsables du renseignement, «des actes en grande partie criminels, sanctionnés ou ignorés par les agences de renseignement russes».

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