Le Conseil européen, qui réunit les chefs d’État et de gouvernement des 27, «souligne la nécessité d’accroître substantiellement les dépenses en matière de défense», selon le texte d’une déclaration commune des pays de l’UE. Ce texte reprend à son compte les principaux points du plan dévoilé cette semaine, et demande à la Commission européenne de les transcrire rapidement en propositions concrètes.
Plusieurs pistes sont évoquées, dont la possibilité pour les États membres d’accroître sensiblement leurs dépenses militaires sans que cela soit pris en compte dans le calcul de leur déficit, en principe limité à 3% de leur produit intérieur brut (PIB). Cette possibilité offerte aux États membres peut permettre de dégager quelque 650 milliards d’euros sur quatre ans, a assuré la Commission européenne.
Une proposition qui il y a encore quelques mois aurait provoqué un tollé parmi certains États membres, soucieux de la stabilité budgétaire en Europe. Mais les lignes bougent. Effectuant un virage longtemps inimaginable, l’Allemagne envisage désormais des investissements massifs pour renforcer son armée. La Commission européenne veut également mettre à disposition des États membres quelque 150 milliards d’euros sous forme de prêts pour les aides à financer en commun, des investissements dans leur défense. Les 27 ont «pris note» cette initiative et indiqué qu’ils l’examineraient «en priorité».
Ces fonds doivent servir à investir en commun, entre au moins deux États membres, dans les domaines où les besoins sont les plus urgents comme la défense anti-aérienne, les missiles, les drones et les systèmes anti-drones ou encore les systèmes d’artillerie. Et, assure Ursula von der Leyen, avec ces équipements, «les États membres pourront renforcer massivement leur aide à l’Ukraine».
AFP