Afghanistan : plus de 10% de la population pourrait être privée de soins fin 2025 faute d'aide américaine

  15 Avril 2025    Lu: 159
Afghanistan : plus de 10% de la population pourrait être privée de soins fin 2025 faute d

Plus de 10% de la population afghane pourrait être privée de soins d’ici fin 2025 du fait de l’arrêt de l’aide américaine, alerte ce mardi l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), qui s’inquiète pour la viabilité d’un système déjà fragilisé. Il y a un mois, l’organisation onusienne avait déjà prévenu que 1,6 million d’Afghans étaient privés de soins vitaux, faute de fonds alternatifs à l’aide suspendue par l’administration du président américain Donald Trump en janvier.

«Aujourd’hui, on parle de trois millions de personnes ayant perdu un accès aux soins», rapporte Edwin Ceniza Salvador, représentant de l’OMS en Afghanistan, dans un entretien à l’AFP. D’après lui, «deux à trois millions de personnes supplémentaires» pourraient se voir priver de soins à travers le pays, l’un des plus pauvres au monde, qui compte environ 45 millions d’habitants.

Depuis l’annonce du gel américain, 364 structures de santé ont fermé et 220 autres pourraient subir le même sort en Afghanistan, indique Edwin Ceniza Salvador. Il s’alarme en outre du «nombre croissant de gens qui risquent de mourir». «Lorsque le financement (américain) s’est arrêté, les autres donateurs ont tenté d’augmenter leur part mais on parle d’un écart significatif à combler», explique-t-il. Les États-Unis, jusqu’ici le plus grand donateur en Afghanistan, ont supprimé 83% des programmes de leur agence de développement, USAID, qui représentait 42% de l’aide humanitaire déboursée mondialement.

L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) a rapporté ce même jour que près de 60.000 Afghans étaient retournés dans leur pays, depuis l’annonce du Pakistan d’une campagne d’expulsion de centaines de milliers de migrants. «Entre le 1er et le 13 avril 2025, l’OIM a recensé une forte hausse du nombre de retours forcés, avec presque 60.000 individus rentrant en Afghanistan à travers les points de passage de Torkham et de Spin Boldak», les deux seuls postes-frontières entre les deux voisins, a indiqué l’organisation dans un communiqué.

«Avec la nouvelle campagne de retours à grande échelle du Pakistan, les besoins sur le terrain augmentent rapidement, à la frontière et dans les régions d’accueil, qui ont du mal à absorber le grand nombre de personnes de retour», a noté Mihyung Park, chef de l’OIM en Afghanistan. Actuellement, environ trois millions d’Afghans vivent au Pakistan : 800.000 ont vu leur carte de résidence pakistanaise annulée en avril, tandis qu’1,3 million ont encore un permis de séjour jusqu’au 30 juin parce qu’ils sont inscrits auprès du Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés; les autres n’ont pas de papiers.

afp


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