Afin d'exprimer la «bonté affectueuse de l'État», la junte a également annoncé que d'autres prisonniers verraient leur peine réduite d'un sixième, sauf ceux ayant commis des délits graves, comme l'association illégale et le terrorisme, le meurtre ou le viol. La junte a indiqué que treize ressortissants étrangers seraient également graciés et expulsés, sans donner de détails sur leur identité ou la raison de leur emprisonnement. Mais la plupart des prisonniers politiques de premier plan, y compris l'ancienne Première ministre déchue à l'issue du coup d'État de 2021, Aung San Suu Kyi, restent détenus.
Tôt jeudi matin, un journaliste de l'AFP a vu de nombreuses familles rassemblées devant la prison d'Insein à Rangoun (sud), prêtes à retrouver ceux qui seraient libérés. Des amnisties sont régulièrement annoncées à l'occasion de fêtes nationales ou bouddhiques. La Birmanie célèbre actuellement «Thingyan», qui marque le nouvel an du pays avec des rituels de projection d'eau symbolisant le nettoyage et le renouveau. Les célébrations sont restées discrètes cette année après le séisme du 28 mars, qui a tué 3725 personnes selon le dernier bilan officiel en date publié par la junte.
Cette amnistie intervient le jour d'une rencontre prévue à Bangkok entre le chef de la junte Min Aung Hlaing et le premier ministre malaisien et président en exercice de l'Association des nations d'Asie du Sud-Est (Asean), Anwar Ibrahim, au sujet de ce tremblement de terre, bien que le bloc régional composé de 10 pays a exclu Min Aung Hlaing de ses sommets en raison du manque de progrès dans la mise en place d'un plan de paix. La junte n'a pas confirmé cette rencontre.