Déployée en force, la police a fait usage de gaz lacrymogène pour tenter de les disperser et d`ouvrir le passage aux camions. D`après des sources policières, les affrontements ont duré jusqu`à très tard dans la nuit, obligeant les camions, sous escorte des forces de l`ordre, à emprunter une piste pour sortir du port. Vendredi matin, les traces des affrontements étaient toujours visibles: pierres sur les routes et pneus fumants.
Selon la radio privée Mosaïque FM, qui cite une responsable de l`hôpital régional de Kerkennah, huit personnes ont été blessées dont cinq membres des forces de l`ordre.
Dans un communiqué, le ministère de l`Intérieur, qui n`a pas fait état d`arrestation, a dénoncé les "violences" perpétrées par les manifestants et assuré que la dispersion s`était déroulée "dans le cadre strict de la loi, avec un usage graduel de la force". De nombreux habitants ont eux dénoncé une réaction "disproportionnée" des forces de l`ordre.
"Elles se comportent avec nous comme si nous n`étions pas Tunisiens. Les compagnies pétrolières exploitent nos richesses et ne nous donnent rien", a dit à l`AFP Salah, un protestataire. La tension sociale, déjà sensible, est montée en flèche début avril après la dispersion d`un sit-in tenu depuis la mi-janvier par des habitants de l`île. Ceux-ci protestaient contre la perspective d`une remise en cause d`un accord salarial entre la société Petrofac et l`Etat tunisien.
La Tunisie est marquée par de fréquents mouvements sociaux depuis la révolution de 2011, largement motivée par la misère et le chômage, ayant mis fin aux 23 ans de règne de Zine el Abidine Ben Ali.
Le pays a connu en janvier dernier sa pire contestation sociale depuis la chute du régime Ben Ali à la suite du décès d`un jeune chômeur lors d`une manifestation à Kasserine, dans le centre défavorisé.
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