Le pétrole plonge en Asie après l`échec des producteurs à Doha

  18 Avril 2016    Lu: 1078
Le pétrole plonge en Asie après l`échec des producteurs à Doha
Les cours de l`or noir plongeaient lundi matin en Asie, au lendemain de l`échec des grands producteurs réunis à Doha à se mettre d`accord sur un gel de la production pour soutenir les prix, sur fond de tensions entre Ryad et Téhéran.
Le pétrole a dégringolé depuis juin 2014 -quand le baril se négociait 100 dollars- en raison d`une offre excédentaire que ne parviennent plus à absorber des économies en plein ralentissement, à l`instar de la Chine.

Après avoir touché leurs plus bas niveaux en 13 ans en février, les cours étaient remontés, les investisseurs anticipant une décision dimanche à Doha, où 18 membres et non membres de l`Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) étaient réunis, pour geler la production.

Mais après six heures de tractations, le ministre qatari de l`Energie Mohammed ben Saleh al-Sada a annoncé que les pays concernés avaient besoin de «plus de temps», douchant l`optimisme des acteurs du secteur. D`autant qu`aucune date n`a été fixée pour une nouvelle réunion, selon le ministre.

Les divergences entre l`Iran, qui a annoncé au dernier moment son absence à la réunion, et l`Arabie saoudite ont empêché les tractations d`aboutir.

Vers 03h00 GMT lundi, le cours du baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en mai reculait de 2,02 dollars, soit 5,00% à 38,34 dollars dans les échanges électroniques en Asie.

Le baril de Brent, référence européenne du brut, pour livraison en juin, abandonnait 1,97 dollar, soit 4,55% à 41,13 dollars.

Les parts de marché saoudiennes

«Les espoirs d`un accord à Doha étaient élevés», a rappelé Bernard Aw, analyste chez IG Markets, pour expliquer ce décrochage.

«L`Asie va connaître un mauvais début de semaine. Les matières premières vont reculer, ce qui va se ressentir sur les marchés d`actions, notamment dans le secteur énergétique», a-t-il ajouté.

La Bourse de Tokyo a ouvert dans le rouge (-3,10%) lundi matin, comme celle de Hong Kong (-1,21%).

«Les discussions du week-end prouvent que le gouvernement saoudien, comme le vice-prince héritier d`Arabie saoudite l`a clairement dit, ne veulent pas perdre de parts de marché», a déclaré à l`agence de presse Bloomberg News l`analyste de Citigroup Ed Morse.

«Il craint que le marché mondial ne demeure baissier encore longtemps. Or dans ce type de marché, si vous perdez vos parts de marché, c`est très difficile de les récupérer», a-t-il ajouté.

Dans une interview publiée samedi par Bloomberg, le vice-prince héritier d`Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, avait réaffirmé que le royaume ne gèlerait pas sa production de brut à moins que l`Iran n`en fasse autant.

Or Téhéran entend profiter de la levée partielle des sanctions internationales après l`entrée en vigueur de l`accord nucléaire à la mi-janvier pour augmenter sa production et ses exportations et reprendre ses parts du marché.

Interrogé sur une éventuelle réaction négative des marchés lundi, Mohammed ben Saleh al-Sada a répondu que «plusieurs facteurs influencent les prix» et que les fondamentaux du marché sont «positifs».

Comme on lui demandait si l`Iran avait été au centre des discussions, le ministre qatari a répondu: «Certainement, un gel sera plus efficace si de grands producteurs, y compris l`Iran, sont inclus».

Mais en annonçant le boycott de la réunion, le ministre iranien du Pétrole Bijan Namdar Zanganeh avait affirmé dimanche que Téhéran ne renoncerait «en aucune manière à son quota de production historique».

Un accord, négocié en février par l`Arabie, la Russie, le Qatar et le Venezuela, visait à geler la production de brut aux niveaux de janvier afin d`enrayer la surabondance de l`offre, jusqu`à ce que la demande reprenne au 3e trimestre de 2016.

Ensemble, les membres de l`Opep ont pompé 32,25 mbj en mars, dont près d`un tiers par l`Arabie saoudite, contre une moyenne de 31,85 mbj en 2015.

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