"Depuis que j`ai commencé, les migrants sont présents, mais les moyens pour monter dans les camions sont de plus en plus violents", assure ce jeune homme de 33 ans, embauché en 2011 dans une société de transport du nord de la France pour "faire l`Angleterre".
"On roule sur la rocade menant au port de Calais et d`un coup, un tronc d`arbre, des barricades au milieu de la route et des jets de pierres nous obligent à nous arrêter", raconte-t-il.
A Calais, quelques milliers de migrants campent en permanence dans un bidonville, surnommé la "Jungle", dans l`attente de trouver un moyen de passer en Angleterre.
Et aux abords de la chaussée, "ils sont 20, 30, 50 prêts à monter !" renchérit son collègue, Maxime Allouchery, 30 ans. Alors, avant d`arriver au port ou au tunnel sous la Manche, "on fait tout pour ne pas s`arrêter, car ce serait inconscient".
Voici trois ans, "c`était le jeu du chat et de la souris: quand ils étaient surpris, on les faisait descendre et ils ne faisaient pas d`histoire. Maintenant, nous avons peur de leur agressivité", affirme Jimmy Barbieux.
Désormais, "quand je m’aperçois qu`il y a des migrants dans mon camion, j`attends d`arriver aux contrôles du port ou du tunnel pour les faire débarquer", explique le chauffeur, s`apprêtant à livrer de la cristallerie à Manchester.
Les migrants, "font partie de notre quotidien" et avec trente traversés par mois, "on connaît leur technique". Par exemple "ils vérifient la cargaison avant de monter: si c`est un chargement biscornu, ils montent, car ils peuvent se cacher, sinon, ils laissent tomber", raconte M. Allouchery.
Si le chargement ne leur convient pas, "ils grimpent sur les toitures, les châssis du tracteur ou dans le déflecteur (au-dessus de la cabine NDLR), c`est dangereux, on les retrouve souvent tétanisés", complète M. Barbieux.
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