Cette innovation nommée Sonocloud, a été appliquée à 20 patients souffrant de cancers du cerveau récidivant. Une méthode « non toxique, pour la première fois appliquée à l’humain, ouvre des perspectives non seulement pour des cancers du cerveau, mais également pour des pathologies neuro-dégénératives comme la maladie d’Alzheimer » indique le professeur Alexandre Carpentier, neurochirurgien à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris, qui a coordonné l’étude.
Des vaisseaux perméables aux médicaments
La technique dont il est à l’origine permet de rendre les vaisseaux cérébraux temporairement perméables aux médicaments. Initialement, la paroi de ces vaisseaux est très étanche et ne laisse passer que le sucre, l’oxygène et les petites molécules. Ainsi, cette barrière limite naturellement le passage des traitements.
Pour diffuser les ultrasons, un implant de dix millimètres de diamètre est disposé dans l’os du crâne des patients. Ainsi, deux minutes d’émission d’ultrasons suffisent à perméabiliser la paroi des vaisseaux pendant six heures. Cela permet une diffusion de la molécule thérapeutique cinq fois plus importante que d’ordinaire, selon le chirurgien.
La tolérance et la sécurité de la méthode sont bonnes
Parmi les diagnostiqués d’une tumeur au cerveau chaque année dans le monde, 160.000 patients pourraient bénéficier de cette innovation. Selon l’étude effectuée sur les quinze premiers patients, la tolérance et la sécurité de la méthode sont bonnes. Mais l’efficacité anti-tumorale du procédé doit d’abord être testée avec un essai clinique sur 200 patients en Europe et aux Etats-Unis.
Par ailleurs, des travaux sur l’animal montrent que l’utilisation de ces ultrasons pourrait avoir un intérêt pour réduire les « plaques » ou dépôts cérébraux observés dans la maladie d’Alzheimer, « sans même avoir besoin de recourir à un médicament », affirme le chirurgien. A ce sujet, un « essai pilote sur Alzheimer avec dix malades », pourrait démarrer d’ici « trois à cinq mois ».
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