Ces deux affaires ont intensifié l`opposition à la présence sur l`île méridionale de quelque 47.000 militaires américains, plus de la moitié du contingent stationné dans l`ensemble de l`archipel nippon.
La manifestation a débuté dimanche vers 14h00 (05h00 GMT) sous un soleil de plomb dans un stade de Naha, la capitale de la préfecture d`Okinawa, par une minute de silence pour la jeune Rina Shimabukuro, 20 ans, violée et assassinée fin avril.
"Pourquoi ma fille? Pourquoi a-t-elle été tuée?", interrogeait son père dans un message lu au début du rassemblement.
Dans la foule, certains brandissaient des pancartes disant "Notre colère a dépassé ses limites", ou encore "Retirez les Marines".
"Je suis rempli de tristesse et je ne veux surtout pas d`autre victime", a déclaré Chihiro Uchimura, un manifestant de 71 ans. "Tant qu`il y aura des bases militaires américaines, ce genre d`incident se reproduira."
"Le Japon est encore une colonie militaire des Etats-Unis, Futenma en est le symbole", déplore un enseignant de 59 ans, Noboru Kitano, interrogé par l`AFP.
Les États-Unis ont occupé Okinawa pendant environ 27 ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale, avant d`en rétrocéder le contrôle au gouvernement japonais en 1972, tout en y maintenant des bases, l`emplacement étant jugé stratégique en Asie.
Près de 100.000 personnes avaient participé à une manifestation de masse à Okinawa en 2010 contre la construction de la nouvelle base américaine sur la côte nord de l`île. Le gouvernement de centre-gauche, élu en 2009, n`avait pas réussi à tenir tête aux Américains et à faire en sorte que la base de Futenma disparaisse du paysage d`Okinawa.
Fin 2012, la droite est revenue aux commandes avec Shinzo Abe et s`évertue depuis lors à tenter de faire avancer le projet de déménagement initialement imaginé, jugeant qu`il s`agissait "de la meilleure et unique solution".
Mais la bataille avec le gouverneur n`a fait que s`amplifier depuis, et dimanche pourrait marquer un nouveau point d`orgue dans le conflit qui oppose les manifestants à l`administration centrale tokyoïte et à Washington.
Le président américain Barack Obama avait dû le 25 mai, à la veille d`un sommet du G7 au Japon et à deux jours de sa visite historique à Hiroshima, exprimer ses "profonds regrets" après le décès de Rina Shimabukuro.
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