Ils «ne doivent jamais reposer en paix»
L’idée de ce cimetière a été lancée par le maire d’Istanbul, Kadir Topbas. À ses yeux, «ceux qui ont trahit leur nation ne doivent jamais reposer en paix, même pas dans leur tombe». La Présidence des Affaires Religieuse avait déjà annoncé qu’aucun service religieux ne serait assuré pour les putschistes décédés : «Les prières sont récitées pour la rédemption des morts, mais les gens qui ont eu recours à ces actions ont piétiné les lois d`un pays entier. Ils ne méritent pas de prière de rédemption de la part de leurs frères musulmans». Une exception était toutefois prévue pour les soldats forcés par leurs supérieurs à prendre part au soulèvement.
Le cimetière n’est pas ouvert au public, et les médias qui souhaitent le visiter sont encadrés par un service de sécurité. Pour le moment, le lieu est quasiment vide. Un seul putschiste a été enterré jusqu’à maintenant : le capitaine Mehmet Karabekir, qui aurait tué un notable, et dont la famille refuse de prendre en charge les funérailles. A l’emplacement de sa tombe, un monticule de terre signale l’inhumation. En prévision, trois fosses ont été creusées juste à côté de la sienne.
Une décision prise «hâtivement»
L’initiative a déjà soulevé quelques critiques, de nombreux estimant qu’une telle mesure n’est pas adaptée, et que chaque être humain a droit à de vraies funérailles. Pour Necip Taylan, professeur de théologie retraité de la faculté de théologie de l`université de Marmara et ex-député de l’AKP (le parti au pouvoir), cité par l’AFP, cette décision «a été prise hâtivement, à chaud». A ses yeux, rien ne peux justifier une telle mesure. «Nous savons que la société a été blessée par ce qui s`est passé mais il y a toujours eu des traîtres. Il n`y a rien de nouveau, je ne pense pas que cela soit une bonne idée de créer un tel cimetière».
Sur les réseaux sociaux également, de nombreuses voix se sont élevées pour critiquer cette décision.
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