L’UE impose l’étiquetage des produits venant des colonies israéliennes

"La décision de l`Union européenne est hypocrite et dictée par une politique du deux poids, deux mesures, puisqu`elle ne concerne qu`Israël et pas les 200 autres conflits (territoriaux) ailleurs dans le monde", a dit le Premier ministre, actuellement aux Etats-Unis. "L`économie israélienne est forte et saura faire face à cette décision. Ceux qui en souffriront sont les Palestiniens qui travaillent dans les entreprises israéliennes", a-t-il ajouté.
Jérusalem a par ailleurs décidé de suspendre une partie des rencontres et discussions avec l`Union européenne, notamment celles des comités politiques, des droits de l`homme et des organisations internationales.
"Compte tenu de la dernière décision de l`UE, Israël suspend son dialogue diplomatique avec elle dans plusieurs forums qui devaient avoir lieu au cours des prochaines semaines", a affirmé le ministère israélien des Affaires étrangères.
« Les produits issus d’un crime de guerre doivent être interdits, pas seulement étiquetés »
Les produits concernés représentent « moins de 1 % » du total des échanges commerciaux entre l’UE et Israël, soit 154 millions d’euros en 2014, selon des chiffres de la Commission. Mais l’ambassadeur israélien avait pour sa part évalué les produits visés à « 2 % à 3 % » des exportations israéliennes vers l’UE, soit une valeur à 200 millions de dollars (187 millions d’euros) chaque année.
L’Organisation de libération de la Palestine (OLP) a salué une mesure positive, mais « insuffisante ».« Les produits issus d’un crime de guerre doivent être interdits, pas seulement étiquetés. » Le coordinateur général du Comité national palestinien de BDS, Mahmoud Nawajaa, s’est également félicité de la décision :
« Elle montre que les gouvernements européens réagissent à l’opinion publique, aux campagnes de la société civile comme à l’intransigeance israélienne, et deviennent plus enclins à engager certaines actions élémentaires contre les violations par Israël du droit international. »
Une annonce qu’il a toutefois nuancée, rappelant que « mettre en place quelques étiquettes sur un petit nombre de produits israéliens n’est pas une réponse à la mesure des crimes de guerre israéliens continus ».
Mais plus que son impact commercial, le gouvernement de droite de Benyamin Nétanyahou craint que la mesure européenne ne « soutienne et encourage » le mouvement international BDS (Boycott, désinvestissement, sanctions) contre l’Etat hébreu, qui monte en puissance.