A Strasbourg, des patients boxent pour faire reculer le cancer

  17 Octobre 2016    Lu: 1445
A Strasbourg, des patients boxent pour faire reculer le cancer
"Quand je leur propose en consultation de faire de la boxe, je vois parfois un mouvement de recul de la chaise. Ils se disent `mais il est cinglé`", sourit le Dr Roland Schott, oncologue à l`initiative de cette activité
Uppercut, crochet gauche, crochet droit. Un poids lourd de la boxe sur le ring? Non, une frêle sexagénaire alsacienne qui, comme d`autres malades du cancer, suit des cours de boxe adaptés à son état de santé, regagnant confiance et équilibre au fil des coups.
Sept patients, d`une quarantaine d`années à près de 80 ans, ont rendez-vous au centre de lutte contre le cancer Paul-Strauss, à Strasbourg, pour participer à cette activité inédite en France.

Tous se sont engagés dans un cycle de six mois de cours de boxe adaptés, à raison de deux séances par semaine, alors qu`ils étaient soignés pour un cancer.

Au programme, pas de combat proprement dit mais des coups portés sur des "pattes d`ours" (des sortes de gants plats présentés par l`entraîneur) et sur un mannequin, pour travailler l`équilibre, la coordination, la mémorisation d`enchaînements, renforcer sa masse musculaire.

Ce matin-là, si certains patients font à peine osciller le mannequin, d`autres semblent prêts à le réduire en miettes. Après une consultation médicale initiale, chaque patient est suivi individuellement, incité à boxer à son rythme.

"Il y a des personnes qui peuvent faire un mouvement aujourd`hui et qui ne pourront pas le faire demain, à cause de la chimiothérapie", explique l`entraîneur Thibault Kuhn, spécialiste des activités physiques adaptées, qui a conçu ce programme.

"Ma femme était un peu contre, elle pensait que je rentrerais avec un nez `comme ça`", s`amuse Richard, 78 ans, lunettes et moustache grise, qui en est à sa quatrième séance.

"Quand je leur propose en consultation de faire de la boxe, je vois parfois un mouvement de recul de la chaise. Ils se disent `mais il est cinglé`", sourit le Dr Roland Schott, oncologue à l`initiative de cette activité.

"Il y a encore 20 ou 30 ans, on disait aux patients, `vous êtes fatigués, restez au lit`, moi je leur dis l`inverse", ajoute le médecin, convaincu que la fatigue a aussi une dimension émotionnelle et que la pratique d`une activité physique améliore les chances de survie des malades du cancer.

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